C’est la quintessence du discours prononcé par le membre du gouvernement à l’occasion de la cérémonie de clôture de l’atelier de renforcement des capacités, couplée à la remise des équipements et matériels d’installation à 50 jeunes bénéficiaires dans la production industrielle, la distribution et la commercialisation des boissons chaudes à base de matières premières locales le 12 juin dernier.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Triennal Spécial Jeunes (PTS-Jeunes) et de son arrimage à la politique d’import-substitution, levier majeur de la transformation structurelle de l’économie envisagée par la SND30, le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique, en collaboration avec l’entreprise Neuf International Services Limited a convenu d’installer des jeunes dans la production des boissons chaudes à base des matières premières locales, dans les villes de Yaoundé et de Douala pour la cuvée 2023. C’est dans cette logique que 50 jeunes ont été financés. Ceux-ci utiliseront des distributeurs automatiques pour mener leur activité.
Il est important de le souligner, ce choix d’installation des jeunes dans cette niche s’inscrit dans une logique de chaîne de valeur dans la filière cacao-café. Cette logique sous-tend la coordination des acteurs à diverses étapes de la mise sur le marché d’un produit spécifique pour des clients bien identifiés. Dans cette perspective, les producteurs de boissons chaudes (détenteurs de distributeurs automatiques) installés dans des sites (ministères, entreprises, stations-services, marchés, carrefours, hôpitaux, etc…) qui se situent au bout de la chaîne, vont collaborer avec les torréfacteurs (jeunes financés pour traiter le café et le cacao par déshydratation pour leur donner une couleur brune) approvisionnés par des producteurs locaux de cacao et café. Ils sont soutenus dans cette collaboration par le MINJEC qui finance les projets des jeunes et diligente les procédures administratives et toutes autres facilités et l’entreprise African Simba Star/Neuf International, qui leur fournit les équipements, l’assistance technique dans l’entretien des machines, la conduite des activités et l’accès au marché.
L’entrepreneuriat ,Une alternative au chômage qui touche 55% des jeunes au Cameroun
Dans un pays où les jeunes de 15 à 34 ans représentent plus d’un tiers des habitants et sont trois fois plus atteints par le chômage que les autres catégories de la population, la création d’entreprise apparaît comme une solution possible. Les jeunes diplômés sont surtout tentés par un emploi dans l’administration ou les entreprises publiques, dans une recherche de stabilité et de sécurité, alors que ce secteur est déjà saturé. Ils sont donc une large majorité à exercer des « petits boulots » dans le secteur informel, marqué par la fragilité et la précarité.
