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mardi, octobre 22, 2024
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Cameroun-Festival RADO:Rémy Atangana Abéga« Ça va être la première pierre angulaire de la décentralisation culturelle »

C’est la quintessence du message  délivré à  la presse au cours d’une interview  exclusive à quelques jours de la clôture des activités de la 8ème édition du Festival RADO. Le délégué général serein et confiant de la réussite de ce grand rendez-vous culturel livre les principaux facteurs clés de succès.

 

Bonjour Monsieur le Délégué Général du Festival  Rado 

Bonjour Messieurs et Madame les journalistes

Quelle définition donnez-vous à ce festival et qu’est-ce qui le rend différent des autres festivals dédiés au cinéma et à la télévision?

Il y a deux manières de voir et de répondre à cette question. La première manière concerne l’approche institutionnelle du festival. C’est un festival qui se déroule à Douala, dans un contexte marqué par la décentralisation au Cameroun. Et du coup, ça va être la première pierre angulaire de la décentralisation culturelle, avec cette délibération du conseil municipal de la ville de Douala à travers la mairie de Douala 1er, votée à l’unanimité et approuvée par le préfet du Wouri. Ce festival s’inscrit donc dans une démarche institutionnelle. Nous allons avoir enfin une activité d’utilité publique, naturellement, mais avec un socle institutionnel. L’autre volet, c’est le volet de la programmation. Le festival propose au public les meilleurs films du cinéma africain. Nous avons expérimenté, pour retrouver cette ligne éditoriale, à travers le fait même que les films, une fois primés dans les festivals, une fois distingués, restent la plupart du temps dans les tiroirs. Et donc, il faut permettre aux films africains, distingués ; aux films africains qui sont labellisés, de continuer à aller à la rencontre du public. Et ce festival va être un lieu de rencontre entre le cinéma africain, c’est-à-dire, les films de label et le public. Et ça va être comme ça chaque année, une sélection de meilleurs films africains proposés au public.

Que vise le festival au delà de la promotion du cinéma africain ?

Il y a indéniablement un volet touristique qui entre dans les objectifs de ce festival. C’est à dire promouvoir la destination Cameroun, promouvoir la ville de Douala et ses atouts touristiques, économiques et culturels, promouvoir le cinéma camerounais qui accueille le festival et qui va dans les prochaines années retrouver dans ce festival une nouvelle destination cinématographique. Donc, il faut valoriser des films, il faut valoriser les cinéastes, il faut valoriser les carrières. Tout ça est très important. Le festival est une fête d’abord. Cette fête du cinéma africain, on souhaite qu’elle remplisse tous les critères d’une fête, mais d’une fête du cinéma et de la culture.

Quel est le message que vous souhaitez véhiculer à travers le thème « rayonnement du cinéma africain enjeu économique, esthétique et identitaire » ?

En fait, c’est un diagnostic. D’abord parce que le cinéma africain doit rayonner. Mais, rayonner dans son approche économique, dans son volet esthétique et identitaire. Ici, nous voulons mettre en exergue ou discuter sur des questions économiques du cinéma africain qui sont des questions fondamentales, liées à sa rentabilité, liées à son impact économique, c’est-à-dire, la plus-value que ce cinéma apporte au secteur culturel et économique bien sûr. Mais, nous voulons aussi réfléchir sur ses aspects esthétiques. Quand je dis esthétiques, c’est des questions d’écriture, la manière d’aborder des sujets, la démarche artistique. Et ça, c’est important de voir comment est-ce que le cinéma africain a abordé des thèmes ; qui sont liés à nos contes, nos us, nos traditions, nos coutumes.

Quelle est l’esthétique qui sous-tend cette manière de voir? Et enfin, le domaine identitaire. Comment est-ce que le cinéma africain se positionne en tant que porteur ou vecteur d’une identité;

l’identité africaine, avec tous les indicateurs que l’on connaît, je viens de les citer, les us, les traditions, les coutumes, mais du point de vue identitaire, c’est-à-dire, différent des autres, pour aller à la rencontre des autres.

Peut-on avoir à ce moment précis l’état d’avancement des préparatifs de la clôture des activités de la 8ème édition qui pointe déjà à l’horizon?

On a été amené, si vous voulez, obligé de nous réajuster et de trouver un calendrier qui soit compatible avec le déblocage de ce petit financement qui nous permettait de réaliser ce projet. Et donc, on va le réaliser. On va réaliser le festival dans des conditions assez favorables pour avoir pu ramener tous nos partenaires autour de la table et pour avoir réussi donc maintenant à débloquer les fonds qui nous avait été garantis. Le report était aussi un moment idéal pour remobiliser le public. Parce que, comme on est allé jusqu’au jour J sans les moyens de travailler, pour des raisons que je viens d’évoquer, aujourd’hui nous pouvons commencer à travailler à l’avance. Pour arriver au jour -J, après une mobilisation du public qui soit favorable à la réussite du festival. Et enfin, les invitations adressées à nos partenaires, les modalités de transport, de l’hébergement, on peut les assumer beaucoup plus longtemps à l’avance pour ne pas avoir la pression que nous avons eue durant le calendrier que vous avez évoqué, le récent calendrier. Donc, on est tout à fait serein et on a réussi aujourd’hui à mettre sur pied une forme d’équilibre dans cette préparation, en prenant en compte les différents volets, accueil, hébergement, restauration et puis déploiement des activités et enfin mobilisation de la presse et du public. Pourquoi le Maroc est-il invité à titre spécial ?

Le Maroc précisément, d’abord parce que le Maroc est l’un des pays les plus avancés en matière d’industrie cinématographique. Quand on dit industrie, c’est l’ensemble des institutions, l’ensemble des structures qui concourent à la fabrication du film. Ils sont assez avancés. Il y a quelques pays comme ça dont l’Afrique du Sud, Maroc et Nigeria, etc. Donc, il y a le Ghana aussi. Mais, on a choisi le Maroc parce que c’est un pays francophone, parce que c’est un pays qui a une capacité très intéressante aujourd’hui, en termes de fabrication de films ; une belle expertise des industries qui tiennent la route depuis très longtemps et le partage ou la rencontre avec ce pays frère qui est très avancé en cette matière est très avantageux. Et du coup, nous avons envie non seulement de puiser dans leur expérience, mais aussi de partager avec eux des possibilités de coproduction. Et donc, c’est important. Ça a été assez difficile lors du report, parce qu’il y avait des réunions, des rencontres professionnelles qui étaient prévues, qu’on n’a pas tenues. On va les tenir à cette occasion. Et, je pense que chacun n’en sortira que satisfait. Donc, c’est important que le Maroc soit le pays invité d’honneur.

Quel est le contenu de toutes les activités qui ont été arrêtées à l’occasion de la clôture de cette 8ème édition?

Retenons d’abord que toutes ces activités visent à résoudre ou à meubler le festival dans l’ensemble des compartiments que vous avez évoqué. C’est-à-dire, les activités cinématographiques à travers des grands spectacles de projections qui auront lieu, des activités de réflexion intellectuelle et de concertation professionnelle entre colloques, conférences et des rencontres avec les institutions telles que la CEMAC qui sont des rencontres importantes pour réfléchir sur le regard qu’une institution comme celle-là peut porter sur la cinématographie de la sous-région. Et, c’est très important tout ça. Et enfin, l’animation populaire. Quand on déplace l’Orchestre national, c’est une référence pour permettre au public de vibrer, de voir ce qui se fait à l’intérieur de l’État. Il s’agit aussi de l’animation artistique, au sens qu’on la connaît dans la rue, dans les cabarets, où on revient dans une forme d’animation institutionnelle où on a des choses faites d’une certaine manière. Et c’est bien de partager ce festival avec l’Orchestre National.

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