Mettre fin aux préjugés faits autour des enfants autistes afin de favoriser leur épanouissement est un chantier qui nécessite la mobilisation de tous.
Le plaidoyer a été lancé le 21 septembre 2024 à Yaoundé par la Fondation Mogalou à l’occasion de la cérémonie du lancement de ses activités. L’action que pose la Fondation Mogalou en ce jour est un appel à l’union de tous afin de donner du sourire aux enfants autistes. La mobilisation autour de cette initiative témoigne de l’intérêt manifeste des différents acteurs à poser un regard différent sur la question. Les travaux ont été abrités par la mairie de Yaoundé 5, entièrement disposée à accompagner cette initiative louable selon les déclarations du premier adjoint au maire. Elle a d’ailleurs rassuré la promotrice en ces termes : « Nous vous rassurons madame la fondatrice, que vous trouverez à Yaoundé 5, le cadre idoine pour le suivi, l’encadrement, l’épanouissement des enfants autistes parfois mis à l’écart. »
De nombreuses personnalités ont pris part à ce rendez-vous parmi lesquelles, la délégué d’arrondissement du ministère de la promotion de la femme et de la famille, la représentante du ministère des affaires sociales, la sénatrice Françoise Pouné, les psychologues et autres personnalités avec en pole position Dr Micheline Mintop qui a quelques jours avant procédé à la dédicace de son ouvrage intitulé : « L’Autisme au quotidien : Vécu des parents d’enfants autistes au Cameroun ». Sans oublier la forte présence des enfants autistes et leurs parents.
Un appel à l’union sacrée autour de l’encadrement des enfants autistes
Jacqueline Mbomnda, fondatrice de ce chef d’œuvre est elle-même mère d’enfant autiste. Elle a donc expérimenté la douleur des jugements faits à l’égard des enfants autistes et leurs parents. C’est conscient de cette injustice et de ces préjugés dont sont victimes ces enfants et leurs parents dont certains préfèrent s’isoler qu’elle a décidé de créer la Fondation Mogalou avec des objectifs précis :
« La Fondation propose d’organiser des échanges, des débats, des retours d’expériences entre les parents, avec l’appui des professionnels et des pouvoirs publics pour qu’ensuite, nous soyons tous utile à l’épanouissement de nos enfants. »
La phase des échanges entre les parents des enfants autistes, spécialistes et autorité a permis de mieux cerner la maladie et ses manifestations. Le psychologue Williams Fenjio Franck a attiré l’attention des parents et de l’entourage des enfants autistes sur l’observation des événements qui se déroulent avant le déclenchement des agitations de l’enfant autiste. En effet, la réaction considérée comme crise est en quelque sorte une expression de raz-lebol. L’enfant peut avoir une partie du corps où il n’aimerait pas être touché quand c’est fait, il réagit. Il peut aimer une chose quand il la voit et qu’il ne parvient pas à l’avoir, il réagit. Une fois que ces causes sont connues, on évite facilement les crises de ces enfants et on vit mieux avec eux.
Dr Micheline Mintop, auteur du livre « L’Autisme au quotidien : Vécu des parents d’enfants autistes au Cameroun », qui milite pour la même cause, elle aussi parent d’enfant autiste, recommande la sensibilisation : «… il faudrait sensibiliser. Et quand on sensibilise, il faudrait avoir le bon message. Je pense que des initiatives comme la Fondation Mogalou à ce jour, où on peut avoir des acteurs clé, des acteurs fiables, c’est le bon endroit pour venir avoir le message. Il n’y a pas très longtemps, j’ai écrit un livre sur le vécu des parents d’enfant autistes. Ce sont des documents à avoir tout au long de la vie parce que l’autisme est une question de vie, il faut s’outiller et créer un environnement favorable. »
La sénatrice Françoise Pouene apporte son soutien à cette cause noble : « Je suis venue soutenir la présidente fondatrice, dans le cadre de l’inclusion des enfants autistes ; l’encourager parce que vous savez dans notre contexte, quand vous avez un enfant autiste, c’est complètement mystifié, les gens ont tendance à penser qu’il s’agit de la sorcellerie et que cet enfant ne peut pas vivre… Je lui ai donné mon accord d’être là aujourd’hui pour l’accompagner, surtout à faire comprendre à ces parents qui se cachent avec des enfants qu’ils sortent désormais avec ces enfants autistes et qu’ils les montrent qu’ils les aiment. »
Cette riche expérience cocottée par la Fondation Mogalou n’a pas laissé les parents indifférents : « Etre ici à la Fondation Mogalou, c’est un plaisir parce que nous sommes accompagnés des semblables, voire des gens qui ne se moquent pas de nous, qui ne se posent pas de questions quand ils voient nos enfants se comporter bizarrement, ça nous rassure un peu que nous ne sommes pas seules dans le monde. Donc nous remercions la fondation et nous tirons un coup de chapeau à la fondatrice. »
A relevé Adèle Tematio, mère d’enfant autistes. Donner la joie aux enfants autistes, le cri de cœur de la Fondation Mogalou s’est soldé par la distribution de quelques fournitures scolaires aux enfants en âges d’aller à l’école.
Martin Donald Ngane
