C’est la quintessence des travaux tenus le 14 novembre 2024 au Bureau Afrique Centrale pour l’Unesco à Yaoundé en présence des responsables des départements ministériels en charge de l’éducation et de la jeunesse, les organisations de la société civile, les hommes et femmes des médias sous la coordination de l’Unesco et d’Eduk Média.
Si on peut saluer l’apport des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans leurs capacités à faire du monde un village planétaire, il n’en demeure pas moins vrai que leurs effets pervers sont légion et affligeant. A nos jours en un clic on a fait le tour du monde en bien ou en mal. En effet, les jeunes entrent facilement en contact avec internet grâce à leurs téléphones ou leurs ordinateurs et ont facilement accès aux contenus qui échappent au contrôle parental. C’est le cas des contenus qui portent atteinte à la pudeur à l’instar des contenus pornographiques. Les scandales sexuels de Balthazar en Guinée Equatoriale sont parfois racontés aux parents à la maison par leurs enfants visiblement mieux au parfum de la situation. Ces enfants ont aussi accès, sans esprit critique aguerri, à des contenus manipulés par l’intelligence artificielle et les exposent à des fakes news.
Il faut par ailleurs relever que par une mauvaise manipulation ou par mimétisme, les enfants deviennent eux-mêmes des auteurs de la désinformation. Les conséquences sont parfois tragiques tant pour le consommateur qui peut se donner la mort suite à une forte émotion ou l’auteur qui peut se retrouver en prison ou exposé à bien d’autres danger. Comme l’a relevé Serge Banyimbe, représentant de l’UNESCO Bureau Afrique Centrale : « Une mauvaise information tue alors que la bonne information sauve des vies ». C’est en vue de sauver des vies que l’Unesco et Eduk Média ont organisé ces travaux visant à ressortir le bienfondé mieux l’urgence d’intégrer l’éducation aux médias et à l’information dans les programmes scolaires au Cameroun dans l’optique de former à la base des internautes responsables. « L’idée est d’avoir des citoyens qui savent cliquer de manière intelligente, mais aussi de manière très prudente ». A relevé le représentant de l’Unesco.
Une activité qui marque la clôture des manifestations de la semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information au Cameroun
Le plaidoyer lancé ce jour en faveur de l’introduction dans les programmes scolaires au Cameroun, les modules d’enseignement sur l’éducation aux médias et à l’information vient clôturer cette semaine meublée par plusieurs activités. Le programme de ce jour a porté sur des prises de parole de l’Unesco et d’Eduk Médias ; la leçon inaugurale du Pr Daouda Maingari de l’université de Yaoundé I suivi de plusieurs panels dans l’optique de passer à revue tous les pans de cet important projet. « Nous avons convié à cette rencontre les ministères en charge de l’enseignement supérieur, l’éducation secondaire et l’éducation de base sans oublier la jeunesse et l’éducation civique parce qu’il est nécessaire pour nous Unesco dans l’approche que nous avons dans la promotion de l’éducation aux médias et à l’information, que ce soit intégré dans les programme de formation à la base pour que tous les citoyens soient des citoyens capable d’apprécier, l’information qu’ils reçoivent, de savoir faire la part des choses sur ce qui est une information véritable, ce qui est désinformation, et même ce qui est discours de haine… » Souligne, Serge Banyimbe.
« L’accès à l’information mondiale aujourd’hui est de plus en plus polluer par la désinformation et les discours de haine, les cyber violences, les cyber attaques. Ceci fait en sorte qu’aujourd’hui, un jour ne passe sans qu’on ait un scandale. On a les scandales liés à la sextap, les scandales liés à la cyber criminalité, les scandales liés à la cyber addiction on a aussi des scandales liés à la manipulation des données personnelles parfois par les géants du numérique. Face à ces problématiques, il est impérieux dès le plus bas âge d’entrainer les enfants à distinguer le vrai du faux, de ce qui est bien de ce qui est mal et de s’engager de façon responsable sur internet… »
A relevé Blaise Pascal Andzongo, responsable d’Eduk Média.
Cet objectif pour être plus efficace, doit être introduit dans tous les systèmes d’éducation qu’ils soient formelles, non formelles et même informelles.
Martin Donald Ngane