Le Gouvernement Gambien vient de suspendre l’usage du paracétamol en sirop sur toute l’étendue de son territoire national. Le médicament en cause est soupçonné d’avoir causé la mort de 28 enfants dans le pays.
Le Gouvernement Gambien vient de suspendre l’usage du paracétamol en sirop sur toute l’étendue de son territoire national. Le médicament en cause est soupçonné d’avoir causé la mort de 28 enfants dans le pays.
Selon nos sources, cette mesure intervient suite à des cas d’insuffisances rénales aigues apparues après des diarrhées ayant causé la mort de 28 enfants depuis le mois de Juillet 2022. A côté de la bactérie E. Coli retrouvée dans les selles des victimes, le sirop de paracétamol serait l’une des causes de ces décès selon les études faites. Nos confrères de Radio France Internationale raportent que : « Ce week-end, le ministère de la Santé a donné plus de détails sur l’enquête en cours à travers un communiqué : la bactérie Escherichia coli, qui peut causer des lésions au niveau rénal, a été retrouvée dans les selles de la plupart des patients. La piste d’une infection bactérienne est donc privilégiée. »
Le média fait également mention que les médecins gambiens n’écartent pas l’hypothèse du sirop de paracétamol. En effet, la majorité de ces enfants ont reçu ce médicament dans les jours précédant leur décès. Le ministère de la Santé, l’ingestion de cet antalgique a déjà causé des épidémies d’insuffisance rénale dans d’autres pays.
Ceci étant, le Direction nationale de la santé gambien a demandé à tous les hôpitaux du pays de ne plus utiliser ce sirop, et de le remplacer par de simples cachets de paracétamol, au moins jusqu’à la fin de l’enquête. Les experts américains sont actuellement attendus dans le pays pour tirer l’affaire au clair.
Le paracétamol : Un danger entre des mains inexpertes
Le paracétamol sous toutes ses formes est généralement privilégié comme médicament d’automédication : « Quand je suis malade je prends mon para, le matin je suis debout. », nous confie Moussa Baba du Cameroun. Or si cela a marché pour certains cas, d’autres adeptes ont malheureusement laissé leur vie. L’on se rappelle qu’en décembre 2017 en France, le décès de Naomi Musenga, une Strasbourgeoise de 22 dont l’appel de détresse avait été négligé par une régulatrice du Samu avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. A l’issue des enquêtes menées par le procureur de Strasbourg en charge de l’affaire, Yolande Renzi, il a été constaté que le décès serait la conséquence d’«une intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours». «La destruction évolutive des cellules de son foie a emporté une défaillance de l’ensemble de ses organes conduisant rapidement à son décès», selon le communiqué de l’enquête du procureur.
Outre l’automédication, une autre utilisation dangereuse du paracétamol avait été décriée au Nigéria en 2019. L’Agence nationale pour l’administration et le contrôle des aliments et médicaments (NAFDAC) au Nigeria a mis en garde fin 2019 contre l’utilisation dangereuse de paracétamol dans la préparation des aliments. En effet une pratique ayant cours dans le pays et ailleurs en Afrique faisait usage des comprimés de paracétamol dans la cuisson des aliments. Pour ces adeptes, le comprimé serait très efficace pour ramollir de manière rapide n’importe quel aliment. Une pratique qui aurait de grave dégât sur la santé des consommateurs selon les médecins.
Si le paracétamol peut-être reconnu pour son efficacité dans certains cas mineurs de santé, il faut néanmoins reconnaitre que la qualité du médicament et la dose à prendre doivent être prescrites par un médecin afin de prévenir et éviter les désagréments survenus en Gambie.
