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jeudi, avril 25, 2024
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Mbam-et-Kim-Braderie des terres à Ngoro : Les prévaricateurs et les « bourgeois » défient l’autorité traditionnelle et l’Etat

L’arrondissement de Ngoro est cerné du nord au Sud, de l’Est à l’Ouest par des généraux d’armée, des autorités administratives, des hommes d’affaire et même des membres de la diaspora. Tous poussés par des appétits voraces de dévorer des centaine d’hectares de terres de la localité avec la complicité de certains hors la loi tapis dans les villages de cet arrondissement. Ceci, au mépris des prescriptions de la haute autorité traditionnelle de la localité et de la législation en vigueur.

Il ressort d’une dénonciation publiée dans les réseaux sociaux, pour s’insurger contre cette menace, que : « Nous populations de Ngoro dans le Mbam-et-Kim, dénonçons les ventes illicites du domaine national par certains habitants du village Bangara. » Selon la publication sus-évoquée, on enregistre actuellement une vente illicite de plus de 5000 hectares, vente faite par les membres d’une seule famille (la grande famille de feu Mbombi Martin).

Les auteurs de cette publication font savoir que les populations de l’arrondissement de Ngoro et certains habitants du village Bangara n’ont plus accès aux terres coutumières, pourtant les personnes ci-après occupent d’importantes superficies :

Endele Paul à lui seul occupe actuellement plus de 1500 hectares ;

Le général Nka Valère 400 hectares environ ;

Une dame Préfet 200 hectares environ ;

Mboma Norbert 1000 hectares ;

Mvogo Alias Gabonais avait 2000 hectares. Pour ce cas flagrant, il est souligné que ce monsieur, le Chef Supérieur du Mbam-et-Kim (SM Mveimani Sombo) a déjà engagé une procédure judiciaire en arrêt des travaux et entend poursuivre les noms cités plus haut. Peut-on lire dans la dénonciation.

L’urgence d’une protection du domaine national de l’Etat et les droits des gardiens

Ce pillage à ciel ouvert du domaine national de l’Etat se fait au mépris de deux lettres circulaires signées le 2 février 2022 par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf). Il est précisé : « seules les terrains régulièrement immatriculés peuvent faire l’objet de transactions immobilières privées ».

On se souvient que l’an dernier, SM Mveimani Sombo Amba, Chef Supérieur Sanaga, Ndjanti, Baveck et Peuples affinitaires avait lancé une vaste campagne contre la braderie des terres dans l’arrondissement de Ngoro dont les cris des populations riveraines étaient parvenus jusqu’à lui. Ayant pris le taureau par les corne, il avait lui-même parcouru avec ses notables ces villages pour toucher du doigt ces dénonciations. Ayant personnellement pris acte de cette triste réalité, il s’était farouchement opposé aux bradeurs et acheteurs annulant de nombreux actes de vente illégalement attribués par des individus n’ayant aucune qualité.

Intervention de S.M. Mveimani Sombo Amba, sur un terrain acheté de manière illégale. Zone Nyangba/Ngoro

Si on peut poser un regard critique sur les chiffres sus-évoqués, on en est pas loin de la situation. Les personnes indexées sont réellement impliquées. La plus haute autorité traditionnelle est dressée contre cette situation qui pourtant reste d’actualité et de nouveaux cas continuent d’être recensés.

Carte des zones touchées par le phénomène de dilapidation des terres à Ngoro

Le Sud n’est certainement pas blanc comme neige, mais ne semble pas être cité actuellement dans les grands foyers à problème. Le Centre et l’Ouest sont rapprochés de la ville donc sous haut contrôle de SM Mveimani Sombo et ses notables, malgré quelques poches de résistance. L’Est est le plus grand foyer de tensions avec la localité de Bangara et Tambè où des domaines se vendent par centaine voire milliers d’hectares. Le nord agonise avec les villages Labo et Nyangba où le ver a vraiment pris place dans le fruit. L’Extrême-Nord entre dans la danse avec le village Nyamoko qui aurait selon des dénonciations, vendu 50 hectares à un particulier dans la zone dénommée « ville tranquille ».

Le village Yassem pas encore enraciné dans le phénomène est actuellement en conflit avec le village Nyamoko notamment le quartier Nyamois où un groupe d’individus serait allé vendre plus de 25 hectares à un membre de la diaspora, alors qu’il ne justifie réellement d’aucun droit de propriété dans cette zone occupée par les populations de Yassem.

Le phénomène des ventes du domaine national par des individus malintentionnés devient un véritable casse-tête chinois. Malgré l’apparent silence du sous-préfet de Ngoro qui semble préoccupé à autre chose, SM Mveimani Sombo reste déterminé à protéger, bec et ongle, son territoire contre les « hommes puissants » qui ont acheté illégalement de grands espaces des terres et qui, grâce à leurs complices, opposent une résistance.

Une situation qui devrait interpeller à plus d’un titre le Ministère de l’Administration Territoriale et le Ministère du Cadastre et des Affaires Foncières au moment où le département est lancé dans une dynamique d’industrialisation.

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