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Candidature de Brice Olingui Ngama au Gabon : c’est le contraire qui aurait surpris

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Rien de surprenant dans l’annonce de la candidature du président de transition gabonais, arrivé au pouvoir à la suite du putsch du 30 août 2023, qui a mis un terme à la dynastie des Bongo.

Le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Pourtant, il y a quelque temps, une rumeur persistante circulait sur les réseaux sociaux, prétendant qu’il ne se présenterait pas. Si cette rumeur s’est avérée infondée, il est vrai qu’au moment du renversement du régime Bongo, cet officier supérieur de l’armée gabonaise avait exprimé son intention de « rendre le pouvoir au peuple lors d’une élection présidentielle démocratique ». Hélas, la situation a évolué.

Accaparement du pouvoir par les putschistes : volonté du peuple ou goût du pouvoir ?

Le pouvoir en Afrique semble être un vin doux qui enivre ceux qui y goûtent au point de ne plus vouloir s’en passer. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger en sont des exemples, bien que chaque pays ait ses spécificités.

Dans le cas du Gabon, la popularité du président de transition est souvent mise en avant pour justifier sa candidature, évoquant une forme d’« appel du peuple ». Certains extraits de son discours renforcent cette idée :

« Ma vision est celle d’un Gabon qui renaît de ses cendres… Cette vision n’est pas un rêve, et si c’en est un pour vous, nous allons le réaliser », a déclaré l’ancien chef de la garde présidentielle dans un bref discours prononcé sous une pluie battante à Libreville, devant une foule enthousiaste.

« Je suis un bâtisseur et j’ai besoin de votre courage, de votre force pour bâtir ce pays (…) L’Esprit saint m’a parlé, voilà pourquoi je me trouve devant vous », a-t-il ajouté.

« J’ai entendu vos appels, je vous ai écoutés et croyez-moi, je vous ai compris », a-t-il lancé avec assurance.

Selon le compte Facebook « CTRI News », dédié à la communication du président de transition, « 11 % de l’électorat est composé des forces de défense et de sécurité gabonaises », un bastion acquis à l’homme fort du Gabon. Sa popularité repose sur ses nombreuses réalisations et son implication personnelle, ce qui a poussé une vingtaine de candidats à retirer leur dossier de candidature, selon les médias locaux.

Toutefois, le processus d’inscription reste ouvert jusqu’au 8 mars et comprend un test linguistique, un contrôle médical et une déclaration de patrimoine.

S’il est vrai qu’un gouvernement de transition peut légalement prolonger son mandat si la constitution le permet, la question de la fin de cette transition reste souvent floue. Dans de nombreux cas, elle se transforme en un véritable mythe de Sisyphe, avec un éternel recommencement, jusqu’à ce qu’un autre putsch vienne bouleverser l’ordre établi.

Sans remettre en question la capacité d’un militaire à diriger un pays, certains observateurs estiment qu’une fois la mission accomplie, il serait plus légitime de passer le témoin.

 

 

Martin Donald Ngane

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