La salle des fêtes de la commune de Ntui a accueilli, le 27 mai, une étape majeure de la tournée de reddition de comptes des parlementaires du Mbam-et-Kim. Cette cérémonie, qui a réuni les forces vives de la localité, a débuté par un huis clos stratégique entre les parlementaires, les présidents des sections et organes de base du RDPC, ainsi que le maire de la commune de Ntui, S.M. Georges Marcel Mandoh. À la suite de cette concertation confidentielle, la séance solennelle s’est tenue en présence des autorités administratives, au premier rang desquelles le préfet du département, Dr Irénée Galim Ngong.
Un échange direct avec la population
Après les formalités protocolaires, un échange interactif nourri a constitué le plat de résistance de cette rencontre. Les parlementaires, à l’instar de l’honorable Moustapha Saya et de la sénatrice Nicole Okala Bilaï, ont présenté les actions concrètes du gouvernement dans le Mbam-et-Kim, fruit de la politique du Renouveau impulsée par le président Paul Biya.
Le maire de Ntui, dans une intervention énergique, a dressé un bilan élogieux des infrastructures reçues par sa commune :
> « Je peux me targuer d’être l’un des maires les mieux outillés du pays », a-t-il affirmé. Il a cité, entre autres, le pont sur la Sanaga, le grand barrage de Nachtigal, le centre de promotion de la femme et de la famille, la radio communautaire, plusieurs centres de santé équipés en eau et électricité solaire, et le lycée bilingue de Nguila. Autant d’infrastructures qui traduisent, selon lui, « l’amour du chef de l’État pour Ntui et le Mbam-et-Kim ».
Dans la même veine, l’honorable Moustapha Saya a mis en exergue les progrès réalisés en matière de désenclavement :
« On mettait autrefois des heures au bac. Aujourd’hui, le pont et la route qui relient Ntui au Nord via Yoko sont une réalité indéniable », a-t-il déclaré, en appelant à une fidélité renouvelée envers le président Paul Biya. « Ici à Ntui, aucune voix ne manquera. Nous demandons même au président de venir lancer sa campagne ici ! », a-t-il lancé sous les applaudissements.
Une population reconnaissante mais vigilante
L’ambiance n’a pas empêché certaines voix critiques de se faire entendre. Monsieur Idriss, un intervenant, a dénoncé l’incohérence entre le discours sur l’import-substitution et les actes administratifs :
« Comment comprendre que l’État, qui promeut la consommation locale, continue de délivrer des autorisations d’importation à des entreprises étrangères pour des produits que nous fabriquons localement ? », s’est-il interrogé, suscitant un silence lourd dans la salle.
Il s’est également insurgé contre la nouvelle loi fiscale, qui retire aux maires certaines prérogatives sur la fiscalité locale :
« Est-ce à dire qu’ils géraient mal ? »
Un autre participant, originaire de Koussé, a évoqué l’absence de bâtiments construits par l’État au CES de Koussé, pourtant en activité depuis plus de dix ans.
Des interpellations auxquelles les parlementaires n’ont pas manqué d’apporter des réponses concrètes.
Un appel à l’engagement local
Dans une intervention riche en émotions, la sénatrice Nicole Okala Bilaï a insisté sur la nécessité pour les Camerounais de s’approprier les politiques publiques, notamment en matière de sécurité alimentaire :
« Le chef de l’État a tout donné, à nous maintenant de manipuler, de produire localement, de valoriser nos cultures, de renforcer les coopératives, et d’éduquer nos enfants à consommer camerounais », a-t-elle martelé.
Elle a aussi rendu hommage à son défunt père, soulignant qu’elle lui devait sa place dans l’arène politique
> « C’est lui qui m’a envoyée à l’école, qui m’a permis de parler aujourd’hui devant vous. »
La tournée parlementaire dans l’arrondissement de Ntui a été une occasion de bilan, de gratitude mais aussi de critiques constructives. Entre satisfaction des réalisations et exigence citoyenne, le Mbam-et-Kim continue de s’inscrire dans la dynamique du Renouveau, non sans appel à plus de cohérence, de justice fiscale et de souveraineté économique.


