Yaoundé, 13 octobre 2025 — Au lendemain du scrutin présidentiel du 12 octobre, le président national du Front des Démocrates du Cameroun (FDC), Denis Emilien Atangana, a tenu un point de presse au siège du parti à Olezoa. Une sortie marquée par une annonce forte : la rupture officielle entre le FDC et son candidat à la présidentielle, Hiram Samuel Iyodi.
Une campagne qui a déraillé dès son lancement
Le leader du FDC a dressé un constat sans appel sur le déroulement de la campagne électorale.
« Nous avions pris l’engagement de mener une campagne exemplaire, disciplinée et participative. Malheureusement, tout a déraillé après la conférence de présentation du candidat le 31 juillet dernier », a déclaré Denis Emilien Atangana.
Selon lui, le parti a rapidement perdu le contrôle de sa propre campagne, en raison de graves dysfonctionnements :
Non-respect de l’organigramme et des missions attribuées aux responsables ;
Confiscation de la direction de campagne par le candidat ;
Absence de planification et de communication interne ;
Refus d’organiser de véritables meetings de terrain ;
Faible visibilité médiatique du parti et de son programme.
“Hiram Samuel Iyodi a saboté le FDC”
Denis Emilien Atangana n’a pas mâché ses mots.
« Hiram Samuel Iyodi était en mission pour saboter le FDC et le projet de vrai changement que nous portions pour la jeunesse camerounaise », a-t-il lancé.
Le président du FDC accuse son ex-candidat d’avoir délibérément paralysé les efforts du parti, et même d’avoir créé la confusion en utilisant un autre parti politique pour brouiller les pistes auprès de l’électorat.
« Nous avons fait confiance à un jeune candidat, et nous avons été abusés. Mais cette mésaventure nous a rendus plus forts et plus expérimentés », a-t-il ajouté, tout en affirmant que le parti tirera les leçons de cette “trahison politique”.
“Le peuple vient d’être une fois de plus trahi par une opposition irresponsable”
Dans un ton plus général, Denis Emilien Atangana a dénoncé l’attitude désordonnée et opportuniste d’une partie de l’opposition camerounaise, qu’il accuse d’avoir offert, de fait, une nouvelle victoire au candidat du RDPC.
« Le peuple vient d’être une fois de plus trahi par une opposition irresponsable », a-t-il déclaré, estimant que l’absence de coordination, de vision et de stratégie commune a compromis toute chance d’alternance crédible.
Le FDC prépare l’après-présidentielle
Malgré cette rupture et la désillusion électorale, Denis Emilien Atangana se veut tourné vers l’avenir. Le FDC, dit-il, se prépare désormais à participer activement aux élections législatives et municipales de 2026.
« Ces scrutins seront essentiels pour la gestion des institutions et la relance d’une décentralisation grippée. Nous allons nous reconstruire et présenter des candidats solides, enracinés dans les réalités locales », a-t-il annoncé.
Le président du FDC appelle enfin les militants à rester mobilisés, promettant de redonner au parti « sa place naturelle parmi les forces politiques sérieuses et structurées du pays ».
Un FDC blessé mais debout
Entre trahison, déception et prise de conscience, le Front des Démocrates du Cameroun tourne une page douloureuse de son histoire politique. Denis Emilien Atangana entend désormais reconstruire le parti autour de la discipline, de la loyauté et d’une vision claire, en tirant les leçons d’une campagne qui, selon ses mots, « n’aurait jamais dû être confisquée par l’improvisation ».
