Alors que la guerre russo-ukrainienne s’enlise dans un statu quo meurtrier, les déclarations de Donald Trump ravivent le débat sur la voie d’une possible désescalade. À bord de l’Air Force One, de retour à Washington, l’ancien président américain a affirmé croire que « 78 % du territoire est déjà pris par la Russie » et que « les positions actuelles devraient être figées sur les lignes de front ».
Une phrase qui, bien qu’elle ait suscité de vives réactions, traduit une réalité de plus en plus crue : l’Ukraine ne peut plus compter sur un soutien international aussi franc qu’au début du conflit.
Trump a par ailleurs nié avoir demandé au président Volodimir Zelensky de céder la totalité du Donbass à Moscou, préférant évoquer une séparation « telle qu’elle existe actuellement », dans l’attente d’une « négociation plus tard ».
Une posture qui, au-delà de la provocation habituelle du milliardaire, révèle une fatigue grandissante des alliés occidentaux et un glissement vers une forme de résignation diplomatique.
Du côté de Moscou, le Kremlin a réaffirmé qu’il n’avait jamais envisagé d’échanges territoriaux. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a soutenu que la Russie n’avait « jamais eu l’intention de s’emparer de quelque territoire que ce soit, ni la Crimée, ni le Donbass, ni la Novorossia », affirmant que l’objectif était avant tout de « protéger le peuple russe vivant sur ces terres depuis des siècles ».
Entre les postures politiques et les jeux d’influence, une vérité s’impose : l’Ukraine semble aujourd’hui isolée, prisonnière d’un conflit que ni Washington, ni Bruxelles, ni Moscou ne semblent véritablement pressés de clore.
Dans ce contexte, la voie du dialogue apparaît comme la seule alternative réaliste.
Un geste d’ouverture de la part de Kiev, en direction du Kremlin, pourrait marquer le début d’un processus de paix durable non pas dicté par des puissances extérieures, mais porté par la volonté souveraine du peuple ukrainien de mettre fin à la saignée.
Car au-delà des calculs géopolitiques, c’est bien sur le terrain, dans les villes meurtries et les villages dévastés, que l’urgence se lit. Et si la paix doit un jour renaître, elle ne viendra peut-être pas des chancelleries occidentales, mais d’un courage politique venu de Kiev même.
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