C’est ce qui ressort des échanges du 27 avril 2021 entre les personnels de santé, hommes politiques et des médias à l’occasion de la semaine africaine de vaccination tenue sous le thème : « Surmonter l’hésitation vaccinale au Cameroun ».
C’est une véritable inclinaison des axes de pôle parlant de l’hésitation vaccinale cotre la covid-19 au Cameroun, 16 jours après l’administration des premières doses. Rien ne prédestinait, au regard du refus des populations de se faire vacciner contre cette pandémie, qu’on compterait à ce jour un si grand nombre des personnes ayant changé d’avis. Le bruit couru autour de l’éventuelle mise en scène de certaines personnalités de la République qui se seraient livrées à une farce vaccinale, semble avoir perdu la voix. On observe de plus en plus des adhésions du niveau National au niveau local ; même l’arrondissement de Ngoro dans le département du Mbam-et-Kim s’est mis dans le bain.
Qu’est-ce qui a favorisé l’acceptation de ces vaccins ?
Tout est partie comme une blague, ministres et autres hautes personnalités se faisant vacciner puis une bonne politique de déploiement mise sur pieds par le ministère de la santé publique visant à élargir l’assiette vaccinale jusqu’aux populations les plus éloignées.
Le rôle déterminant joué par le personnel de santé sur tous les fronts pour barrer la voie à la covid-19, semble si bien porter ses fruits. Ceux-ci ont eu une fois de plus l’occasion, au cours de cette table ronde, de présenter les avantages de la vaccination contre cette pandémie. D’après le Pr. Pierre Ongolo Zogo, Chef de centre pour le développement des bonnes pratiques en santé au Cameroun, la vaccination en générale et contre la covid-19 en particulier est « un investissement rentable ». Pour celui-ci, l’intérêt de la vaccination est d’anticiper sur les conséquences d’une maladie. Face à l’hésitation vaccinale, ces spécialistes de la santé disent ne pas comprendre le pourquoi de cette crainte alors que les bienfaits de la vaccination sont perceptibles à tout bout de chemin. Selon le représentant de l’OMS présent à ces travaux, plus de 16 millions de doses de vaccins ont déjà été administrés à travers le monde ; si grand risque il y en avait, toutes ces populations seraient mortes.
Sans tout fois renier les éventuels effets secondaires, il est clair pour ces hommes de santé que « Le risque est plus faible que sortir chez vous pour faire un accident ».
Comment est-on arrivé à l’hésitation vaccinale contre la covid-19 au Cameroun ?
Augustin Bala, maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 5e et Sismondi Barlev Bidjicka journaliste, présents à cette table ronde, accusent la mauvaise communication faite autour de ces vaccins. En effet le 12 mars 2021, Dr. Manaouda Malachie, ministre camerounais en charge de la santé publique déclarait dans un tweet : « Au moment où les effets secondaires du vaccin Astrazeneca continuent d’alimenter les débats, je tiens à préciser que j’ai saisi le conseil scientifique et le National Immunisation Technical Advisory Group (NITG), pour avis en vue d’interdire l’utilisation de ce vaccin. »
Chose normal au regard de l’actualité négative qui pesait sur ce vaccin. Contre toute attente, le lundi 15 mars 2021 soit 3 jours après, le même ministre annonce dans un autre tweet sur sa page officielle que les premières doses des vaccins anti-covid d’Astrazeneca devraient arriver dans le pays dans 2 semaines. Ce rétropédalage suscita moult interrogations et partant, l’hésitation vaccinale amplifier par les réseaux sociaux.
Après quelque jour d’observation des premiers vaccinés qui semblent bien portant jusqu’ici, à en croire les propos du ministre de la santé publique, Dr. Manaouda Malachie, le doute se dissipe peu à peu et les candidats à la vaccination commencent à se faire nombreux.
