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Cameroun-Sécurité sociale :  La CCT et les organisations sœurs plaident pour la ratification de la convention 189 de l’OIT sur les travailleurs domestiques

C’est l’un des plaidoyers forts de la campagne nationale de plaidoyer, de sensibilisation, de communication en faveur de la main-d’œuvre domestique dont la clôture des activités a été annoncée au cours de la conférence de presse tenue le 15 mai 2023 dans la salle de conférence du Bureau International du Travail (BIT).

Cette rencontre avec les Hommes de médias présidée par Antoinette Tangono, Présidente nationale de la Confédération Camerounaise du Travail (CCT) s’est tenue en présence des organisations sœurs à l’instar de Horizons Femmes ; Act Together, ASDAM et la Centrale Syndicale du Secteur Public-CSP, sur la supervision technique et financière du Bureau international du travail (BIT).

Impliquer les médias pour une communication de proximité et une sensibilisation de masse en vue de la prise en compte de la problématique de la main-d’œuvre domestique au Cameroun

C’est de manière globale la raison d’être de ces travaux dont la parole donnée a permis tour à tour aux différents acteurs d’attirer l’attention des Hommes de médias sur des problématiques précises.

ASDAM dans sa prise de parole a présenté le tableau synoptique de la situation du travail domestique au Cameroun. Selon cette organisation, le métier de travailleurs domestiques au Cameroun souffre d’une indécence notoire. Ceux les plus touchés sont les employés de maison résidents. Ils sont généralement transformés à des « fait-tout ». Cuisine, ménage, repassage, commissions et autres. Ajouter à ceci le fait que tout le monde de la maison devient patron : Enfants, frères, cousines, beau-frère, belle-sœur et autres. Ces employés domestiques sont ainsi occupés en longueur de journée et n’ont pas la possibilité de rendre visite à leurs familles. Des conditions de travail qui pour la plupart des cas ne garantissent aucune sécurité sociale avec des employeurs qui ne reversent pas les cotisations sociales de leurs employés.

Claudine, représentant ASDAM

Horizon Femme pour sa part relève de nombreux cas de violences dont sont victimes les travailleurs domestiques dans leurs milieux de travail. On relève pour la plupart des cas, des violences physiques, sexuelles, émotionnelles et psychologiques causées le plus souvent soit par les employeurs eux-mêmes ou par certain de leurs proches. L’organisation relève aussi des cas de travail des mineurs dont des enfants âgés de moins de 15 ans dans le septentrion du pays. Ces derniers sont payés en monnaie de singes. Les prix oscillent entre 5000 et 15 000 Fcfa par mois. D’aucuns pensent que c’est même déjà une grande faveur qu’ils reçoivent ce salaire dont les autres en ont besoin. Une situation que l’organisation fustige et tente de renverser la tendance en sensibilisant en vue de la dénonciation.

Chantal Ngo Sende, représentante Horizo Femme

Des dénonciation d’exploitation des enfants dont l’organisation sœur Act Together confirme et se joint au plaidoyer pour une législation qui garantisse au mieux les droits des travailleurs domestiques.

Le BIT par le canal de son représentant Dr Arlette Bwaka plaide pour un changement de regard sur le métier de travailleur de maison. Selon Dr Arlette Bwaka entre l’employeur et l’employé de maison, il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant.

« Le travailleur domestique est gagnant parce qu’il se sent protégé par son employeur et l’employeur est gagnant parce qu’il reçoit un travail de qualité de son employé. »

Dr Arlette Bwaka, représentante OIT

Souligne la représentante de l’OIT. Malheureusement on ne peut véritablement pas changer de regard sur cette relation professionnelle si le cadre législatif et règlementaire du pays ne garantit pas cet état esprit.

La CCT fait justement constaté que, la Conférence Internationale du Travail tenue à Génève a adopté le 16 juin 2011, la C189 qui codifie le travail domestique. Cette 100e session avait été présidée par le Cameroun. Force est de constater que le Cameroun n’a pas jusqu’ici ratifier cette convention. Or cette norme a pour spécificité de faire du domicile un lieu de travail où l’inspecteur du travail peut avoir accès et suivre l’environnement de travail de l’employé.

Une occasion pour annoncer deux événements majeurs en vue de consolider ce plaidoyer

Antoinette Tangono, présidente nationale de la CCT a annoncé à l’issue de ce point de presse, deux événements majeurs. Désormais ils existent au Cameroun 16 jours d’activisme en faveur de la main-d’œuvre domestique et le café parlementaire du 16 juin en vue de plaider auprès des parlementaires pour la ratification de la convention 189 de l’OIT.

Antoinette Tangono, présidente nationale CCT

Il reste à espérer que ce plaidoyer trouve enfin une oreille attentive surtout à l’occasion de cette journée internationale du travail qui se célèbre alors que les parlementaires sont en session.

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