Le nouvel homme fort du Gabon vient de tenir une série de concertation avec « les forces vives de la Nation », des partis, les hommes d’église, le corps diplomatique, les organisations internationales et les bailleurs de fonds. Au cours de ces entretiens, il a promis des institutions respectueuses des droits humains, mais sans « précipitation ». Une façon sans doute d’affirmer son autorité et de fermer la porte à l’opposition, qui l’exhorte, pourtant, à rendre le pouvoir aux civils.
Le général Brice Oligui Nguema, qui s’apprête à prêter serment lundi prochain, a insisté sur le fait qu’il voulait rassurer à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Cela dire s’affirmer clairement comme le nouveau Chef d’Etat du Gabon. Il s’emble dès lors clair que toute éventualité de restituer le pouvoir aux civils est écartée et tout acte allant dans ce sens semble peine perdue.
La réforme Brice Oligui Nguema
Une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral seraient en préparation au Gabon par les bons soins du nouvel homme fort du pays qui compte prêter serment lundi comme « président de la transition ». Une situation en préparation alors que les gabonais l’exhortent à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé officiellement deuxième à la présidentielle du 26 août, qu’ils considèrent comme frauduleuse.
La fuite en avant de la France
Les 400 soldats français en présence au Gabon dans le cadre de la coopération militaire bilatérale, ont été suspendues « en attendant que la situation politique se clarifie », avait déclaré le ministre français des Armées Sébastien Lecornu, dans un entretien au journal français Le Figaro. En effet, Sébastien Lecornu a tenu à différencier les coups d’État au Gabon et au Niger. « La France condamne tous les coups de force (…) Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays », a souligné le ministre français. Une déclaration curieuse qui vient davantage aiguiser les appétits de certains critiques qui voient en ce coup d’Etat « une orchestration de la France ». Pourtant la suspension des activités de la force française dans le pays semble trahir le souci de non-ingérence du pays d’Emmanuel Macron dans les affaires Gabonaises. La marge de manœuvre semble donc très large pour le nouvel homme fort du Gabon qui compte tisser très rapidement sa toile.