C’est l’ambition poursuivie par ce festival de rencontres des fils et filles Bandjoun en mettant en lumière leurs différentes atouts culturels déclinés par le biais de leurs repas culinaire, des danses, des costumes des us et coutumes.
Il devient désormais impossible de parler de grands événements culturels au Cameroun sans évoquer à côté du Ngondo des Sawa ; le Nguong des Bamoun ; aujourd’hui le Msem Todjom des Bandjouns. Cette conclusion, loin d’être tirée de l’évangile résulte d’une vérité empirique vécue au cours des 7 jours d’activités qu’a duré le Festival Msem Todjom édition 2023. La 9e édition célébrée sous le haut patronage du Ministère des arts et de la Culture a connu une organisation maestria grâce à l’implication des mains expertes chapotées par l’honorable Kuintcheu Albert, président du comité d’organisation sous la supervision générale de SM Dr Honoré Djomo Kamga, Roi des Bandjouns.
Une mobilisation qui trahit les couleurs d’un événement devenu incontournable
Cette rencontre qui prend une envergure planétaire a connu une très forte mobilisation de diverses entités. Les hommes d’affaires ont pu tirer leur épingle du jeu à travers des espaces marchands qu’offre le site du festival. C’est à cet effet que des stands de vente des produits divers ont jalonné l’entrée et certains coins du site de l’organisation de l’événement. On a pu observer une parfaite symbiose entre les commerçants des produits industriels et ceux de fabrication artisanale à l’instar des perles et des vêtements fabriqués à base du tissu local. D’autres espaces ont été réservés pour les concours de danse et de dégustation culinaire. De manière global plusieurs activités ont été au menu de cette célébration à l’instar des campagnes de santé, les danses, une foire exposition, une marche sportive sur les traces des ancêtres, des dédicaces de livres, un concert géant ayant permis à plusieurs artistes du terroir et d’ailleurs de prester.
De nombreux visiteurs et curieux venus à travers le pays et à l’étranger ont pris d’assaut le site de l’événement et l’espace réservé à la cérémonie de clôture de cette édition. Loin d’être un événement qui se célèbre en vase clos, l’ambition des organisateurs du Festival Msem Todjom transcende les frontières du tribalisme et du racisme et projette d’inscrire cet événement au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco pour preuve, une part belle a été accordée aux autres cultures du pays à l’instar du gourna et de la danse de l’Est Cameroun.
Une cérémonie de clôture fortement courue
Ils sont venus des quatre coins du pays et du monde. Des fils du territoire, élites résident au Cameroun et à la diaspora, des autorités traditionnelles, politiques, administratives et religieuses, une forte présence des occidentaux, du Sultan Roi des Bamouns et sa suite venue vivre en direct ce grand rendez-vous socio-culturel dont l’écho transcende les limites des frontières nationales. La présence intuitu personae du MINAC à cette cérémonie témoigne de la reconnaissance nationale au plus haut niveau des valeurs culturelles issues de l’immense tradition des Bandjoun. SM Dr Honoré Djomo Kamga, Roi des Bandjouns le souligne fort bien à l’endroit du membre du gouvernement dans son discours :
« Votre présence effective ici parmi nous est un gage de ce que nos voix sont bien entendues ».
C’est le moment d’ailleurs d’aspirer à plus important ; une occasion que le monarque n’a pas manqué de saisir : « Nous avons aussi à cœur d’obtenir dans un délai raisonnable, une reconnaissance internationale à travers l’inscription de notre festival au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO ». Cette grande ambition de faire de la culture Bandjoun une référence internationale se traduit bien dans le thème de cette 9e édition à savoir : « Une langue, une culture au service du développement durable ». L’Honorable Albert Kuinche, président du Comité de développement le souligne aisément dans son discours de circonstance lors qu’il déclare : « Pour vous édifier sur le Msem Todjom 2023. C’est un rendez-vous culturel de rassemblement de tout le peuple Bandjoun de l’intérieur comme de l’extérieur autour des fondamentaux de son existence linguistique, de ses us et coutumes, de ses traditions millénaires, de ses principes de civilité et d’hospitalité légendaire. DE son géni multidimensionnel applicable à tous les domaines des activités humaines. »
C’est dire long sur l’importance qu’accorde cette communauté à cet événement qui se vit au sein de la Chefferie supérieure des Bandjoun. La satisfaction du MINAC, Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt semble à son comble.
Le membre du gouvernement ne va clairement l’exprimer dans sa déclaration : « Je suis heureux de me retrouver ici parmi vous pour célébrer ce qu’il convient désormais d’appeler un des événements de référence du répertoire des rendez-vous artistiques et culturels de notre pays. » Il va continuer en soulignant : « Je suis d’autant plus ravi que SM Honoré Djomo Kamga, Roi de Bandjoun a bien voulu m’adresser une invitation qui me permet de m’immerger dans l’intense communion des cœurs et des esprits qu’induit ce festival. »
L’hôte de marque sera par la suite élevé au rangs dignitaire de « guerrier chasseur » auprès de la Chefferie Supérieure des Bandjouns couronné par le chef supérieur en personne. Une chaise royale lui sera remise pour transmission au Président Paul Biya en guise de remerciement pour ses bienfaits. L’événement sera clôturé par l’une des danses traditionnelles les plus emblématiques de la localité exécutée par tous les dignitaires et par SM Honoré Djomo Kamga en personne.
Martin Donald Ngane
