Des ventes sauvages qui foulent aux pieds la Loi foncière et les décisions de justice rendus suite aux nombreux conflits opposant la Mission d’Aménagement des Terrains Urbains et les Riverains des villages Talla et Bwambé à Kribi ont été constatées par les Autorités de la Cité Balnéaire.
Le Préfet de l’Océan Nouhou Bello a mis fin à cette spécialisation foncière entretenue par certains individus qui spolient le patrimoine de l’État et celui des Communautés riveraines sans le préalable de la réédition des comptes exigé par la Loi. Une réaction musclée du Préfet de l’Océan met un terme à la spéculation frauduleuses.À la base du problème, il y a une Convention signée entre la Mission d’Aménagement des Terrains Urbains et Ruraux la Maetur, et deux Communautés Autochtones de Kribi. Une Collectivité au quartier Talla d’une part, et de deux Collectivités au village Bwambé d’autre part : il s’agit de la Collectivité Bodio Bona Ebakala et de la Collectivité Bodio Bona Élengué. La Convention d’aménagement et de Commercialisation, qui prévoyait un partage des produits de vente des lots aménagés; soit 55, 2% pour les Collectivités et 44,8% pour la Maetur.
Seulement, avant terme de la réalisation totale de cette Convention, il y a brouilles, des bruits et, des procès dans les Tribunaux. Ces procès ont tous connu chacun un verdict, où la Maetur n’a pas toujours eu gain de cause.
Pour le cas de Talla, la Maetur a obtenu le terrain à la suite d’une expropriation pour cause d’utilité publique. Et malgré cela, le Contentieux engagé par les riverains a donné lieu à une Décision du Tribunal Administratif d’Ebolowa. Cette Décision n’annule pas le Titre Foncier ; la Décision d’Ebolowa suspend plutôt les effets de ce Titre Foncier. Approché par les deux parties, le Préfet de l’Océan va mettre sur pied une Commission Ad-hoc visant un règlement à l’amiable du conflit. Les populations riveraines, qui font face à une pression foncière sans nom à Kribi, vont céder à la tentation de procéder aux ventes massives et aux constructions anarchiques. La Maetur, voyant ses intérêts menacés, va saisir l’Autorité Administrative, pourqu’elle mette un terme à ces ventes illégales et à ces constructions anarchiques, jusqu’à ce que le processus d’arrangement à l’amiable acté par le Préfet puisse aller à son terme dans l’intérêt de tous. Que non. Les appétits de l’argent de la terre vont faire que cette gabegie foncière continue à la Maetur de Talla. Le Préfet sera saisi une fois de plus par la Maetur. Mesure conservatoire prise: la mise en place d’une Brigade de Surveillance de ce patrimoine foncier, en attendant soit que l’arrangement se fasse, soit que la Justice prenne une Décision définitive pour départager les parties.
À Bwambé, la situation qui a nécessité l’intervention musclée du Préfet Nouhou Bello en mettant et en renforçant même la sûreté et la sécurité à travers la Brigade de Contrôle et de Surveillance, était déjà alarmante.
À l’origine, une Convention d’aménagement et de vente des terrains de deux Collectivités conclues avec la Maetur. La Collectivité Bodio Bona Ebakala et la Collectivité Bodio Bona Élengué. Deux Titres fonciers font l’objet de cette transaction : le Titre Foncier 1531/Océan d’une superficie de 16ha2a97ca, et le Titre Foncier 1480/Océan avec ses 7ha97a82ca. Sauf que, ici à Bwambé, il y a eu conflit non seulement entre la Maetur et les deux Collectivités, mais aussi les Collectivités entre-elles, et les dissensions internes graves à chaque Collectivité. Le conflit d’avec la Maetur a abouti à une décision de justice défavorable à la Société d’État. La Maetur a été condamnée à une réédition des comptes, car certains lots avaient déjà fait l’objet d’acquisitions par des acquéreurs honnêtes qui avaient déjà même reçu leurs titres fonciers ; mais d’autres lots pas.
Malheureusement, sans que la Réédition des Comptes ait eu lieu, une partie de ces Collectivités a remis en cause toutes les ventes intervenues avant le litige. Des ventes à la pelle ont commencé, entraînant des conflits ouverts au sein des Collectivités.
Dans la Collectivité Bodio Bona Élengué par exemple, un certain Martial Élite de Bwambé vivant en France, fait savoir que le Titre Foncier 1480/0 est une Co-propriété appartement à Dimomwé, Eboko Joseph et Consorts. Seulement, tous ces parents Co-propriétaires sont décédés. Lui et ses frères Marcel Dimomwé et Mabèlè Georges se sont constitués face à la Maetur qui, dit-il a « des engagements et des décisions de justice non respectés depuis 27 ans ». Ce Martial de la diaspora, qui dit réclamer encore 4 ha à la Maetur, soulève un problème conflictuel interne qui, selon lui, frise la spoliation et la duperie de « certains notables » constitués en hommes d’affaires. Ces tiers vendraient des terres en grande quantité, qui seraient 2 seulement sur les 7 Copropriétaires, affirme t-il désabusé, vendent à tout vent sans requérir l’avis de qui que ce soit.
Face aux ayants-droits signataires chez les Bona Ebakala et chez les Bona Élengué qui sont tous décédés, d’autres procédures sont convoquées par la Loi, pour que les héritiers héritent en toute légalité. Or, de fins spéculateurs eux continuent de vendre ces espaces, créant une ambiance de guerre au village Bwambé.
Le Préfet du Département de l’Océan, garant du Maintien de la Paix et de l’Ordre public, qui a une parfaite maîtrise de la Loi foncière, saisi par la Maetur et ses administrés, va donc mettre une fois de plus en place la Brigade de Surveillance de ces terrains qui s’envolent en fumée.
Sur les antennes de Radio Espoir, une Radio à l’audience forte de la Cité Balnéaire, le Préfet Nouhou Bello fera une sortie devenue virale dans les réseaux sociaux, tellement elle met les points sur les i et fait étalage de la Loi.
Ainsi parle Nouhou Bello : « L’intervention des Brigades de Surveillance, fait suite aux pouvoirs donnés aux Préfets, dans le cadre de la Loi 80/22 qui porte répression aux atteintes à la propriété foncière et domaniale ».
Les terrains Maetur de Talla étant une propriété de l’État, ajoute le Préfet, « on ne peut pas permettre des occupations anarchiques « . Et de conclure, « ni les vendeurs de ce terrain, ni les acquéreurs n’ont pas qualité pour ces opérations, ni pour construire « .
Le Préfet de l’Océan est bien trop clair sur la Feuille de Route de ces Brigades de Surveillance : « Ces Brigades, sont là pour s’assurer que ceux qui construisent sur ces espaces ont bien les Titres Fonciers, soient des documents légaux, notamment l’attribution de la Maetur et les Permis de Bâtir ». Ça c’est d’un. De deux, « On ne peut pas permettre, que les uns et les autres puissent engager des constructions sur des espaces qui avaient déjà fait l’objet des ventes la Décision de Justice’. Et de trois, « Pour ce qui est de l’après-Décision de Justice, nous avons invité les membres des Collectivités à se rapprocher de la Maetur pour l’application stricte de la Décision de Justice, question de procéder à ce qui est appelé la Réédition des Comptes ». Tout ceci a un but de maintien de l’ordre : « Éviter les conflits entre les nouveaux acquéreurs et les anciens acquéreurs ». C’est ça la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Le reste de peroraison dans les réseaux sociaux ne relève purement que d’un procès en sorcellerie d’un homme d’État qui possède la Loi au bout des doigts.
Jeanne Esther ETUTA