La visite d’amitié et de travail de S.M Mveimani Sombo Amba, Chef Supérieur des Sanaga, Ndjanti, Baveck et assimilés effectuée le 21 mars 2024 à Ntui ville, a permis à SM Mandoh Georges Marcel, chef de 3e degré de Ntui ville, de déposer son écharpe tricolore pour revêtir ses attributs traditionnels.
Maire de la commune métropolitaine de Ntui et chef traditionnel, S.M Mandoh Georges Marcel a remonté le temps pour desceller ou exhumer les pratiques ancestrales afin de réserver un accueil purement traditionnel à son Roi. Le monarque suprême ayant foulé le sol de ce village jadis, sera conduit dans une case de repos faite en natte de raphia et en poteaux d’arbustes. Le propriétaire des lieux va se rassurer de la bonne ambiance de la grande cour avant d’introduire son hôte.
Tel Jésus entrant à Jérusalem, Sa Majesté le Roi des Sanaga, Ndjanti et Baveck et assimilés fera son entrée triomphale dans la grande cour où se vivait déjà une ambiance surchauffée par les populations de divers horizons ayant pris d’assaut les lieux dans l’optique de réserver un accueil chaleureux au monarque suprême.
Une cour à la combinaison cosmopolite
La cour de S.M Mandoh Georges Marcel a battu son plein. Son ouverture et son grand sens du vivre ensemble a une fois de plus été mis en exergue de par la présence des différentes communautés allogènes qui y sont massivement représentée. Les communautés anglophones, celles de l’Ouest ou encore celles du grand Nord ont constitué une véritable marée humaine au cours de cette cérémonie en parfaite symbiose avec les autochtones Bionjos (ossananga).
Un spectacle des différentes danses traditionnelles de ces différentes tribus a été offert à la bonne appréciation du Roi qui n’a pas manqué de pousser de temps en temps un sourire pour exprimer son appréciation. Le maître des lieux, ne va pas se limiter à ce spectacle, il va présenter au Chef Supérieur, les différents chefs de ces communautés qui comptent désormais parmi sa notabilité.
Un discours fédérateur et rassurant
Dans son mot de bienvenue, S.M Mandoh Georges Marcel a présenté avec assurance au Roi combien il fait beau vivre chez les Bionjos. Grâce aux rites pratiqués et conservés ici, les Bionjos sont à l’abri de certaines difficultés à l’instar de la procréation. Il va d’ailleurs déclarer à ce propos : « Tous les Bionjos sont mariés avec des enfants. Aucune femme Bionjos n’est stérile, tout le monde accouche. Et pour les exceptions, nous sommes en marche pour que elles accouchent et elles vont accoucher. » Pour le maitre des lieux, cela est nécessaire parce que l’homme est au centre du développement. D’autres rites aussi importants se pratiquent ici à l’instar du « Mbabi » qui est rituel de résurrection, le « Mbaka » ou le « tsouo » qui est un rite de souillure et l’« itoumba » qui est un rite d’inceste. Il faut noter que ces rites se pratiquent encore ici. SM Mandoh George Marcel, s’adressant à son hôte va déclarer avec conviction :
« Pour ma part, Sa Majesté, en qualité de gardien de la tradition, nous voulons soutenir votre engagement renouvelé à mobiliser toutes les chefferies et de les donner une nouvelle vision face à des défis communs qui est de préserver notre patrimoine culturel ; afin de le transmettre à nos générations futures. »
L’autorité traditionnelle ne va pas manquer de relever son grand attachement à l’intégration nationale : « Je voudrais enfin finir mon propos pour rassurer une fois de plus devant cette tribune que nos frères, venus de l’Ouest, venus du Nord-Ouest, venus de l’autre côté de la rive et venus du Mbam-et-Inoubou, je voudrais devant cette tribune les rassurer un engagement d’intégration nationale et leur dire que votre chef, le chef supérieur que vous avez connu aujourd’hui, vous le connaitrez une fois pour toute. »
Le grand chef Bantou
La noblesse ossananga en générale et Bionjos en particulier, exige qu’après un accueil chaleureux qu’on puisse raccompagner dignement l’hôte. C’est se pliant à cette exigence que patron des lieux a fait venir d’abord sa première épouse qu’il a pris soigneusement soin de présenter au Roi et à l’assistance avec le plus grand respect et la plus grande considération avant de présenter les 3 autres. Toutes grandes productrices agricole, elles ont réservé au couple royal les produits de leurs champs et leur époux tenait à la main une corde bien enfilée autour du cou d’une chèvre. Il a aussi confectionné une chaise pour que le Roi garde toujours à l’esprit le souvenir de ces lieux. Séparation sous forte appréciation du Roi à croire le sourire qui ne quittait pas son visage.
Loin de l’homme politique souvent rencontré, c’est plutôt un véritable gardien de la tradition qui a été mis en exergue ce jour.
