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dimanche, octobre 6, 2024
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Cameroun : La Drépanocytose, une maladie méconnue et délaissée

Au Cameroun, des milliers d’enfants souffrent dans l’ombre de la Drépanocytose, une maladie génétique qui peut être traitée mais reste largement méconnue et délaissée. Alors que les malades du Sida bénéficient d’une attention particulière des pouvoirs publics.

Les s Drépanocytaires sont abandonnés à leur propre sort, stigmatisés et traités de tous les noms.

Une situation calamiteuse

La Drépanocytose est la première maladie génétique au monde. Selon les analyses, jusqu’à 2% des nouveau-nés sont Drépanocytaires et 25 à 30% de la population camerounaise susceptibles de transmettre la maladie. Pourtant, les autorités sanitaires ne semblent pas prendre la mesure de l’enjeu. Les patients doivent payer les frais d’hospitalisation et les médicaments chers, alors que les ressources sont rares.

Des enfants innocents abandonnés

Les enfants Drépanocytaires sont souvent qualifiés de « enfants sorciers » ou « enfants serpents » dans certaines familles. Ils sont abandonnés au bord des rivières, considérés comme des enfants de l’eau. Les parents font ce qu’ils peuvent pour les garder en vie, mais la situation est désespérée.

Une prise en charge possible

Les responsables de la santé affirment que la prise en charge systématique des patients est possible, mais cela nécessite de gros moyens.

Emerence est la maman de David, un petit garçon de 7 ans atteint de drépanocytose,partage son témoignage au micro de Kamerinfosplus :

« Ce n’est pas facile à admettre que votre enfant soit atteint de la drépanocytose. La drépanocytose est encore une maladie peu sensibilisée au Cameroun. Beaucoup de parents n’admettent pas l’existence de cette maladie. J’ai eu du mal à accepter que mon fils ici présent soit atteint de la drépanocytose. Les coûts de la drépanocytose ne sont pas toujours à la portée de tous, c’est pourquoi nous apprécions les initiatives telles que la fondation Recover, qui nous aide avec de l’acide folique et des antibiotiques », explique Emerence Alima.

L’État doit penser à une éventuelle subvention des médicaments et des frais d’hospitalisation pour donner la chance à ces enfants de retrouver le goût de la vie.

La lutte contre la stigmatisation

La fondation Recover, Hôpitaux pour l’Afrique, lutte contre la Drépanocithose,milite pour la sensibilisation et la prise en charge des Drépanocytaires.

Emilie Ngono, représentante de la Fondation Recover en Afrique, explique les causes de la stigmatisation des enfants drépanocitaires : « beaucoup de gens ne connaissent pas la maladie. Ils prennent les enfants atteints de la drépanocytose pour des petits sorciers du coup ces enfants sont stigmatisés».

Séminaire sur la Drépanocytose 

Dans l’optique d’une Contribution au processus de prévention et de prise en charge de la drépanocytose au Cameroun,un séminaire sur la pathologie a été organisée à la fondation Muna à Yaoundé avec pour objectif de sensibiliser pour une meilleure prise en charge des malades afin de réduire la mortalité et la morbidité liées à la drépanocytose, améliorer les conditions de vie des malades et renforcer le dépistage des enfants. Étaient présents à ce séminaire de sensibilisation, la Directrice générale de la Fondation Recover, Hôpitaux pour l’Afrique, Émilie Ngono, représentante de la Fondation Recover en Afrique, Pr. Ngo Sack Françoise, biologiste et médecin hématologue en service à l’hôpital central de Yaoundé, Dr Emmanuel Vaissaba, responsable du Département de lutte contre les hémoglobinopathies et les maladies neurologiques du ministère de la santé publique, Sandrine Nguélé,malade de drépanocytose et infirmière au centre médical du district de Batchenga, dans le département de la Lékié, région du Centre.

 

La Directrice générale , affirme que « on fait de la coopération sanitaire au Cameroun depuis 2007. Nous avons organisé ce séminaire pour partager les bonnes pratiques après 5 années de campagne de lutte contre la Drépanocithose dans plusieurs centres hospitaliers au Cameroun. Il faut beaucoup travailler sur la prévention et en synergie parce que la Fondation Recover, Hôpitaux pour l’Afrique, seule ne peut pas résoudre un problème d’une telle envergure. Il faut l’accompagnement des pouvoirs publics y compris la société civile camerounaise».

Des professionnels de la santé mobilisés

Pr Ngo Sack Françoise biologiste et médecin hématologue en service à l’hôpital central de Yaoundé, exhorte les parents à faire de l’électrophorèse une obligation avant des éventuels mariages pour éviter de tomber dans le piège de la Drépanocytose. Elle souligne que les enfants Drépanocytaires doivent être acceptés dans la société et encadrés.

Un appel à l’action

Il est temps que les autorités sanitaires prennent conscience de l’urgence de la situation et agissent pour sauver les enfants Drépanocytaires. La subvention des médicaments et des frais d’hospitalisation est une étape cruciale pour améliorer leur qualité de vie. Les Camerounais doivent se mobiliser pour lutter contre la stigmatisation et soutenir les associations qui travaillent pour les Drépanocytaires.

La vie des enfants Drépanocytaires vaut plus que tout .

 

GAËL TSALA NKOLO

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