Les jalons de cette collaboration ont été posés lors de la cérémonie de signature des cahiers des charges entre Marie Thérèse Abena Ondoa et les Maires de sept communes pour l’enrôlement de 14222 enfants à l’état civil le 30 décembre dernier au bâtiment annexe du ministère de la promotion de la femme et la famille.
Le phénomène des enfants fantômes n’est pas propre au Cameroun. D’après une étude menée par Unicef, « plus de 230 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde n’ont jamais été enregistrés à leur naissance » dans le monde.
Le droit à une identité est pourtant rappelé par l’article 7 de la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant. La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant contient également des dispositions similaires.
Les risques auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas enregistrés sont énormes, et peuvent entraver leur accès à d’autres droits.
Cependant, selon le dernier annuaire statistique publié en début 2024, quelque 1,67 million d’élèves n’ont pas d’acte de naissance, soit environ 29 % de l’ensemble des enfants scolarisés. Le problème est plus prononcé au niveau primaire (30,1 %) qu’au niveau préscolaire (11 %). Par ailleurs dans les zones rurales et les zones d’éducation prioritaires, près de la moitié des enfants (47,1 %) n’en ont pas, ce qui représente une proportion alarmante.
Les Magistrats municipaux ont sollicité l’appui financier du Minproff en vue de mettre un terme à cette gangrène sociale qui constitue un véritable frein à l’éducation des enfants malgré les moyens limités ce département ministériel a pu apporter un financement qui permettra à de nombreux enfants fantômes d’avoir une identité. »compte tenu de nos moyens limités nous apportons le financement de 142 220 cent quarante deux millions deux cent vingt-deux mille. » a indiqué Marie Thérèse Abena Ondoa
Elle a aussi profité de l’occasion pour inviter les Maires des municipalités retenues à respecter les délais« Vous voudriez veiller à ce que les parents retirent effectivement au terme du processus les actes qui seront produits. »
Il est important de le noter,le problème est dû en grande partie à l’absence de centres d’état civil dans de nombreux villages notamment dans la partie septentrionale du pays.Depuis certaines localités, il faut parcourir 25 km, parfois davantage, avant de trouver un bureau opérationnel. Ce qui décourage souvent les parents. Fatalement, la corruption prospère dans ce désert administratif : des agents autoproclamés délivrent de faux documents ou font payer les familles afin d’établir les actes.
Cette main tendue du Ministère de la promotion de la femme et la famille sera une opportunité de rompre les barrières liées à l’accès aux actes de naissance.