Le 38e Sommet de l’Union Africaine (UA), prévu pour les 15 et 16 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, suscite une vive controverse après l’invitation adressée au président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ce dernier avait exprimé le souhait de participer à l’événement en visioconférence. Toutefois, plusieurs pays africains s’opposent fermement à sa présence, ce qui pourrait conduire à l’annulation de son intervention, selon nos confrères de RFI.
Une lettre consultée par la radio révèle que le président de la Commission de l’UA avait proposé à Zelensky de prendre la parole à distance lors du sommet. Cependant, cette invitation a suscité un vif mécontentement parmi les États membres, notamment l’Angola, qui prendra la présidence de l’UA le 15 février. Un diplomate a déclaré à RFI : « Peut-il commencer son mandat avec un discours de Zelensky ? C’est impensable. » Face à cette opposition, l’allocution de Zelensky pourrait être annulée.
L’initiative ukrainienne n’est pas perçue comme anodine, d’autant plus qu’elle aurait été lancée « à la demande de Zelensky ». L’Ukraine cherche à renforcer ses liens avec plusieurs pays africains, bien que la plupart de ces nations entretiennent traditionnellement de bonnes relations avec la Russie. De plus, l’Ukraine soutient certains groupes armés dans des pays jugés proches de Moscou.
Les tentatives ukrainiennes de rapprochement en Afrique ont également provoqué des réactions, comme celle de l’ambassadeur russe au Mali et au Niger, Igor Gromyko. Ce dernier a accusé Zelensky d’ouvrir un « second front » en Afrique en soutenant des groupes armés contre des pays alliés de Moscou. En août dernier, le Mali a rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine après des accusations d’implication ukrainienne dans une attaque contre les forces maliennes.