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Élections au Conseil de l’Ordre des Avocats du Cameroun : Me Claude Assira, la voix du devoir et de la transparence

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À l’approche du scrutin du 14 juillet 2025, Me Claude Assira, avocat au Barreau du Cameroun et membre sortant du Conseil de l’Ordre, sollicite à nouveau la confiance de ses confrères. Dans une profession de foi empreinte de lucidité, d’humilité et de conviction, il dresse un bilan sans fard de son mandat et expose les raisons de sa candidature.

« Servir, juste servir » : ce leitmotiv choisi par Me Claude Assira résume à lui seul l’esprit dans lequel il aborde cette nouvelle échéance électorale. Plus qu’un simple slogan, il s’agit d’un engagement renouvelé au service d’une profession en proie à de multiples turbulences, tant internes qu’externes.

Un diagnostic sans concession

Dans sa déclaration, Me Assira dresse un état des lieux alarmant de la situation de la profession d’avocat au Cameroun. À l’intérieur même du corps, il pointe du doigt une loi organique obsolète, une déontologie souvent bafouée, une confraternité affaiblie, une formation continue mal structurée, une précarisation généralisée des praticiens, et une perte de compétitivité sur la scène internationale. À cela s’ajoutent, selon lui, les ingérences politiques, les clivages claniques, et l’absence de solidarité réelle entre confrères.

À l’extérieur, l’avocat fait face à une image publique dégradée, à une marginalisation dans les cercles décisionnels et à une concurrence illégale de la part d’autres professions juridiques ou parajuridiques. « Il importe de renoncer à sa tranquillité pour se consacrer à une cause plus grande et d’intérêt collectif », déclare-t-il avec gravité.

Me Claude Assira

Un bilan d’action assumé

Élu en 2022 dans un contexte délicat, Me Claude Assira affirme avoir agi sans relâche au sein du Conseil de l’Ordre pour défendre l’intégrité, la rigueur et la transparence. En tant que Trésorier de l’Ordre, il revendique avoir réhabilité cette fonction, en assurant la gestion rigoureuse des ressources, le règlement des engagements financiers, la transparence budgétaire, et le renforcement du recouvrement des cotisations.

Il n’hésite pas à rappeler un geste fort : sa démission du poste de Trésorier en novembre 2024, motivée par son refus de débloquer une somme de 400 millions de FCFA pour le lancement du projet de construction du siège de l’Ordre, en l’absence d’un cadre financier clairement établi et alors que les mandats des organes en place étaient arrivés à expiration.

« J’ai préféré rester fidèle à mes principes et à l’éthique de gestion, plutôt que de poser un acte que je ne jugeais ni opportun ni conforme aux intérêts supérieurs de la profession », précise-t-il.

Des erreurs reconnues, mais un cap maintenu

Avec franchise, Me Assira revient également sur certains épisodes qui ont entaché son mandat, notamment deux malentendus lors de l’Assemblée générale ordinaire de mars 2024 à Douala, concernant la présentation budgétaire. Il en assume l’entière responsabilité, sans chercher à éluder les critiques. Toutefois, il rappelle qu’il s’agit d’erreurs de forme, et non de fond, et qu’à aucun moment, la gestion des fonds n’a été remise en cause.

Fort de cette expérience, il plaide pour une réforme des missions du Trésorier de l’Ordre, avec une meilleure définition de son rôle dans les textes, l’appui d’un expert financier, et une plus grande anticipation dans la préparation des documents budgétaires soumis à l’AG.

Continuer l’œuvre collective

Au-delà des chiffres, Me Assira revendique également son implication dans de nombreuses actions structurantes : respect de la déontologie, organisation de séminaires, relance de l’examen d’entrée à la profession, formation des avocats stagiaires, amélioration des conditions de travail au siège, entre autres.

Il insiste sur la nécessité de repositionner l’avocat camerounais comme un acteur incontournable du débat public et un partenaire crédible des pouvoirs publics.

Un appel au sursaut collectif

Dans un contexte où la profession semble fragilisée, Me Claude Assira appelle ses confrères à faire bloc autour des valeurs essentielles du Barreau : la probité, le devoir, la solidarité, la rigueur. « Nous avons le devoir de faire en sorte que notre profession redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une profession de devoir et de noblesse », conclut-il.

Le 14 juillet prochain, les membres du Barreau du Cameroun devront choisir entre la continuité et le changement. Avec sa profession de foi, Me Assira propose les deux : poursuivre une œuvre entreprise, tout en redonnant un cap exigeant à une institution en quête de renouveau.

 

Martin Donald Ngane

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