S’il est désormais possible de se faire établir un passeport au Cameroun en 48h pourquoi ne pas en faire autant avec les procédures d’établissement des Cartes Nationales d’identité au point de fixer les délais, jusqu’ici instables, à 48 jours. C’est le souci majeur au centre du point de presse tenu ce 07 juillet 2021 à Yaoundé par Anne Féconde Biloa, première vice-présidente du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) avec à ses côtés Armand Okol, responsable de la communication du parti.
« Nous découvrons que la DGSN est capable de moderniser ses services, nous la félicitons. Mais ça nous semble injuste et déséquilibrer aussi que face à un si grand nombre de citoyens qui a besoin de la CNI, la DGSN mette la priorité sur le passeport. Nous pensons qu’il aurait été plus honnête et plus pertinent de traiter ces deux questions simultanément sinon de traiter prioritairement celle de la CNI. » Selon Anne Féconde Noah Biloa, le passeport est un document de voyage par conséquence n’est utile qu’à cet effet ; alors que la CNI confère à son détenteur la qualité de citoyen ; condition sine qua non pour se prévaloir de ses droits civils et politiques. Or l’obtention de cette CNI continue de constituer un casse-tête Chinois auprès de bon nombre des citoyens encore sous le joug des récépissés périmés et prorogés à ne point finir.
Un combat engagé par l’initiative hashtag « Je veux Ma CNI » depuis quelques mois
Cette campagne citoyenne de Anne Féconde Noah Biloa est le fruit du ras-le bol de voir des Camerounais trimer pendant des mois voire des années sans rentrer en possession de leur CNI à l’issu d’un dépôt de dossier et des frais d’établissement. Or l’Etat du Cameroun a conditionné un bon nombre d’opérations sur le territoire national par la présentation de cette pièce d’identité ; qu’on parle des concours administratifs, d’établissement de passeport et bien d’autre. Il faut mentionner à côté de ceci que le défaut de CNI est un délit réprimé par la loi Camerounaise donnant suite à un emprisonnement de quelques mois et des amandes. Un mouvement qui a aussitôt connu l’adhésion des populations aboutissant à un tollé sur les réseaux sociaux et autres plateformes.
Réaction de la DGSN
La Délégation Générale à la Sureté Nationale avait alors soulevé un bon nombre d’incongruités dues parfois aux problèmes de double nationalité, des CNI non retirées par leurs propriétaires pour ne citer que ces cas. Selon la première vice-présidente du PCRN, les réponses de la DGSN constituent « beaucoup plus d’excuse que d’explication ». La question de la double identité étant le plus souvent causée par des erreurs d’enregistrement des agents d’identification. Et parfois les citoyens ne sont pas informer sur la disponibilité de leur pièce d’identité. Elle ne balaie toutefois pas du revers de la main les efforts envisagés par la DGSN dans l’optique de faciliter non seulement les procédures mais aussi la disponibilité des cartes nationales d’identité.
Le PCRN appelle à une optimisation des procédures d’élaboration des CNI
Le PCRN appelle la DGSN à accorder autant de sérieux pour l’élaboration des cartes nationales d’identité comme avec l’établissement des passeports. Pourquoi ne pas mettre sur pieds des centres spécialisés comme c’est le cas avec les passeports. Si on peut désormais se faire établir un passeport au Cameroun en 48h, ce qui est l’une des procédures les plus rapides du Continent, on devrait pouvoir le faire autant avec les Cartes Nationales d’Identité en les établissant en 48 jours au regard de l’importance de ce document administratif.
A défaut, si les prix d’établissement des passeports sont fixés et ne semblent pas poser de problème aux usagers malgré le coût ; combien faut-il débourser au Cameroun pour avoir sa CNI sans tracasserie ?
