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CONRHA 2022 : Plus de trois millions de personnes handicapées à protéger au Cameroun

La prise en compte des personnes handicapées en vue d’une véritable inclusion sociale au Cameroun était au menu de la session nationale ordinaire 2022 du Comité National Socio-Economique des Personnes Handicapées (CONRHA 2022), ouvert ce 13 septembre 2022 à Yaoundé par Pauline Irène Nguene, Ministre des Affaires Sociales en présence des autres membres du gouvernement.

Selon le rapport mondial sur le handicap 2022, près d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap, soit 15% de la population mondiale. Au Cameroun le Ministère des Affaires Social parle de 3 487 200 personnes vivant avec un handicap soit 5.4 % la population totale du pays. Une population estimée en 2017 à vingt-trois millions deux cent quarante-huit mille quatre habitants (23 248 004). C’est donc une importante franche de la population du pays qui est en situation d’handicap. Une situation qui préoccupe le gouvernement camerounais et ses partenaires au développement. On peut aisément comprendre la présence à ce Comité National Socio-Economique des Personnes Handicapées (CONRHA 2022), du Ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary ; du Secrétaire Général du Ministère des Transports Mveimani Sombo Amba et des responsables d’autres départements ministériels à l’instar du Ministères de la Communication et celui des Postes et télécommunications.  Sans perdre de vue la présence des partenaires : l’UNESCO, l’UNFPA, le CDHC et les membres de la Plateforme Inclusive Society for persons  with disabilities in Cameroon, pour ne citer que ceux-ci.

L’inclusion sociale des personnes handicapées au Cameroun : Une préoccupation des pouvoirs publics

Dans son propos de circonstance, Pauline Irène Nguene souligne fort bien : « … il convient également de souligner qu’il existe une réelle volonté politique. Une réelle volonté politique pour la prise en charge des personnes handicapées ainsi que l’engagement fort et durable de l’état du Cameroun à travers le président de la République son excellence Monsieur Paul Biya qui est soucieux de la promotion des droits et de la protection des personnes handicapées ». En effet, lors de son investiture du 6 novembre 2018, le Président Paul Biya réitérait son engagement en vue de l’inclusion sociale des personnes handicapées en déclarant : « D’autre part, conscient que la finalité de la démocratie est d’apporter une véritable égalité des chances, je persisterai à consacrer tous mes efforts : (…) à lutter contre l’exclusion, notamment par une meilleure protection des personnes vivant avec un handicap ». Des déclarations dont la conséquence a permis de renforcer l’action gouvernementale en la matière.

Pauline Irène Nguene, MINAS

D’importantes réalisations

D’après la Ministre des Affaires Sociales, seulement pour l’année 2021 le Cameroun a ratifié trois  instruments juridiques internationaux en la matière. Il y a d’abord le traité de Marrakech qui vise à faciliter l’accès des aveugles des déficients visuels et des personnes ayant d’autres difficultés de lecture au texte imprimé ou œuvre publié. Ensuite, la Convention des nations unies relative au droit des personnes handicapées et fin la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il est à rappeler que la ratification par le pays d’environ 16 instruments juridique internationaux est un engagement fort de garantir les droits des personnes handicapées. D’ailleurs le membre du gouvernement reconnait que : «…la violation desdits droits peut nous exposer aux réclamations et aux sanctions des organisations des droits de l’homme. Nous avons le devoir dès lors que nous avons ratifié de respecter les dispositions de cette convention que l’on s’assure que dans tous les départements ministériels qui ont la charge de s’occuper des personnes handicapées les dispositions sont respectées. »  A cet effet,  le 19 mai 2022 le Premier Ministre chef du gouvernement a signé l’arrêté fixant les modalités des dispenses d’âge aux personnes handicapées lors des concours administratifs et des recrutements à la fonction publique. Ceci avec un plafond de 5 ans maximum au-dessus de la limite d’âge prévu par l’acte d’ouverture des concours ou de recrutement. Il faut aussi relever dans cet ordre d’idée, la formation et la spécialisation depuis 2019 de 115 personnels techniques à la faculté des sciences de l’Université de Maroua suivant un accord de partenariat avec le ministère des affaires sociales parmi lesquels des ergothérapeutes des orthophonistes ,des physio kinésithérapeute, des orthopédistes et des psycho neuromotricien. En outre, les personnes handicapées bénéficient des exonérations en hauteur de 50 % pour les examens de laboratoire dans les centres pasteurs et les services sociaux auprès des formations sanitaires. 69 écoles inclusives pilotes ont été créées sur l’ensemble du territoire national. Il faut reconnaitre que tous les partenaires internationaux et la société civile sont mobilisés aux côtés de l’État pour faire de l’éducation inclusive une réalité au Cameroun. Par ailleurs, de nombreuses personnes en situation de handicap ont bénéficié de la discrimination positive pour l’attribution de logements sociaux

Enfin, dans le domaine des transports, il faut reconnaitre qu’il a été admis par le Chef de ce département ministériel que moyennant la présentation d’une carte nationale d’invalidité ces concitoyens bénéficient d’une exonération de frais de transport allant de 50 % pour handicapé moteur à 100 % pour les déficients visuels. Un important investissement de l’Etat du Cameroun visant le relèvement du plateau technique du Centre des Handicapés Paul Emile Leger d’Etoug-Ebe est en cours

S’il est vrai que la liste des réalisations en vue d’une inclusion sociale des personnes handicapées au Cameroun est très longue, il faut reconnaitre que beaucoup reste à faire.

Encore des attentes

, Directrice Exécutive du Réseau National des Organisations de Promotion de l’Inclusion des Personnes Handicapées au Cameroun, reconnait les efforts fournis par le gouvernement jusqu’ici mais appelle les pouvoirs publics à plus d’action en vue d’une véritable inclusion sociale des personnes vivant avec un handicap.

                      Emmanuelle Tchotchom

Elle va d’ailleurs s’indigner en faisant savoir que : « Nous restons dans la perspective d’assistanat qui ne nous aide pas du tout. » Une interpellation tant à l’endroit des pouvoirs publics que des personnes handicapées elles-mêmes qui doivent se lancer dans l’action. Elle relève en suite les accidents de la route impliquant les personnes handicapées et sollicite au gouvernement de voir comment créer des zone rouges pour ces personnes.  Elle convient avec les pouvoirs publics que beaucoup a été fait mais beaucoup reste à faire. Du 13 au 14 septembre, experts du MINAS et des départements ministériels impliqués mèneront des réflexions aux côtés des partenaires internationaux et de la société civile dans l’optique d’apporter plus de réponses aux questions liées à l’inclusion sociale au Cameroun.

Lesdits travaux se tiennent sous le thème : « Les avancées de l’action sociale inclusive et le renforcement du cadre juridique -institutionnel de protection des personnes handicapées ».

 

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