Parmi les grands axes prioritaires de la Stratégie Intégrée des Infrastructures de Transport MultiMODAL (S2ITM) du Cameroun suivant le Plan de l’émergence par la multimodalité et l’intermodalité (PDITM) se trouvent en bonne place l’amélioration du réseau routier, des infrastructures ferroviaires et aériennes. C’est ce qui ressort de la présentation de cette stratégie par les experts du Ministère des Travaux Publics au cours de la première session ordinaire du comité de la S2ITM présidée par le Ministre des Travaux Publics, président de dudit comité aux côtés de son collègue Ministre des Transports.
Le Plan de l’émergence par la multimodalité et l’intermodalité (PDITM), document de planification adossé à la Stratégie Intégrée des Infrastructures de Transport Multimodal (S2TM) est évalué à un coût total de 7 900 milliards de FCFA pour les infrastructures de transport tous mode confondu. Il consacre 84% de ce montant soit environ 6400 milliards de FCFA à la densification du réseau routier.
En effet, à la lumière des prescriptions de la SND30, le gouvernement camerounais projette d’augmenter le réseau routier bitumé de 0, 32 km à 0, 48 km pour 1000 habitants. De manière concrète, il sera question de bitumer au moins 5 377 km de route en terre d’ici 2030. La priorité sera mise ici sur les routes nationales encore en terre. Il s’agira aussi de parachever les projets en cours et de lancer une nouvelle génération des projets autoroutiers et routiers tenant compte des priorité développement agropastorales, industrielles et de services.
Le développement des infrastructures ferroviaires et aériennes : Autres priorités de cette stratégie
On relève parmi les actions retenues dans ce cadre : l’entretien de 1200 km de réseau existant ; la poursuite de la construction de 1 500 km de chemin de fer supplémentaires notamment les extensions du réseau « Douala – N’Gaoundéré » et la construction des infrastructures ferroviaires en accompagnement des projets industriels retenus.
Pour ce qui est des infrastructures portuaires, il sera question de la construction du port en eau profonde de Limbé et la construction des terminaux spécialisés du port de Kribi. Il faut ajouter à ceci, la promotion du transport fluvial et lacustre y compris la maintenance des voies fluviaux.
Le transport aérien n’est pas à la traine. Le gouvernement envisage réaliser un nouveau terminal à l’aéroport international de Douala, de densifier le trafic local des personnes et du fret afin de mettre aux standards internationaux les infrastructures et les services existants. Reconnaissant la grande implication de son département ministériel dont les services sous tutelle sont largement impliqués, le Ministre des Transports Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe n’a pas manqué de souligner que cette stratégie était un levier important devant conduire le Cameroun à son émergence en 2035.
Une stratégie née d’un accord passé entre le Ministre des Travaux Publics et celui des Transports
Le 4 août 2022 à Yaoundé, le Ministre des Travaux Publics Emmanuel Nganou Djoumessi, et son homologue des Transports Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, ont signé, un projet d’arrêté conjoint portant création du comité de suivi et de mise en œuvre de la Stratégie intégrée des infrastructures de transport multimodal au Cameroun (S2ITM) avec l’appui de la Banque Mondiale. Il est question, pour les deux membres du Gouvernement, d’opter pour une planification unique de la construction des routes, ports, rails, aéroports, et d’autres ; ceci afin d’éviter les projets épars et coûteux. En clair, cette stratégie est un outil d’aide à la programmation et à la planification des investissements dans le secteur des transports en général.
Le MINTP avait alors souligné que : « La S2ITM, à travers son Plan directeur intermodal des infrastructures de transport (PDITM), va favoriser le maillage du territoire par des infrastructures de transport complémentaires afin de ne pas réaliser une infrastructure si une autre peut procurer des avantages similaires ou proches (approche multimodale). Cette nouvelle stratégie doit : désenclaver les bassins de production, acheminer les personnes et le fret, favoriser la complémentarité des modes de transports, mettre en œuvre les réformes nécessaires à une performance optimisée du système des transports ».
