Son discours de politique générale en tant que nouveau Premier Ministre français était très attendu ce 30 janvier 2024 mais aucune démarcation mieux aucune innovation en dehors de répéter les paroles déjà prononcer par Emmanuel Macron parlant de l’école en France.
« L’école sera la mère des batailles de mon gouvernement et j’en serai le garant », avait annoncé Gabriel Attal sur le perron de Matignon lors de sa passation des pouvoirs avec Élisabeth Borne. Il l’a réaffirmé ce mardi 30 janvier, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Peu de surprises, donc, sur sa feuille de route « éducative ». Dans la mesure où le président de la République a fait de l’école son domaine réservé, le cap reste celui énoncé par ce dernier le 17 janvier lors de sa conférence de presse.
Au menu, donc : le retour du redoublement, la création de classes de niveau en français et en mathématiques au collège, l’instauration d’un stage de deux semaines en seconde, l’expérimentation de l’uniforme et le respect de l’autorité. Revue de détail.
« Réarmer l’école, c’est réarmer nos valeurs »
« Je crois que la transmission du savoir est impossible sans le respect de l’autorité, sans le respect de nos valeurs républicaines, au premier rang desquelles la laïcité. On ne négocie pas avec la République. On l’accepte, on la respecte en entier », a-t-il lancé face à une standing ovation.
« C’est pourquoi nous déploierons l’expérimentation de l’uniforme à l’école, symbole d’égalité républicaine. Et, si cette expérimentation est concluante, nous la généraliserons en France à la rentrée 2026. »
Rehausser le niveau des élèves
« Parce qu’une école où l’on glisse d’un niveau à l’autre est une école où le niveau baisse », le redoublement sera désormais « à la main de l’équipe pédagogique », a fait savoir le Premier ministre. Quant aux groupes de niveau, ils commenceront à se mettre en place dès cette année dans nos collèges », a-t-il poursuivi, réitérant l’annonce faite par Emmanuel Macron le 17 janvier.
Autre mesure déjà évoquée : une meilleure régulation des téléphones portables. « Nous avons d’ores et déjà interdit les portables au collège et nous travaillerons à mieux réguler l’usage des écrans dans et en dehors de l’école pour nos enfants », a précisé Gabriel Attal.
Rendre l’école plus inclusive
Depuis des années, l’État et les collectivités se renvoient la balle sur la prise en charge des AESH pendant la pause de midi. « Résultat : dans certains endroits, les élèves ne sont pas accompagnés », a posé l’ancien ministre de l’Éducation. « Je prends une décision claire : l’État financera désormais l’accompagnement des enfants en situation de handicap sur le temps du déjeuner en lieu et place des collectivités locales. »
Mieux former les enseignants
Salués un peu plus tôt pour leur engagement « pour les élèves et pour la France », les professeurs ne sont pas oubliés. Le pacte enseignant, qui permet aux enseignants d’améliorer leurs revenus en effectuant des missions de remplacement, de soutien scolaire ou d’orientation, notamment, sera évalué et fera l’objet d’améliorations si besoin, a fait savoir le Premier ministre.
Afin de susciter et consolider les vocations, une réforme de la formation initiale des enseignants sera également mise en place. Celle-ci « sera présentée d’ici au mois de mars », a précisé Gabriel Attal. Objectif : « créer les écoles normales du XXIe siècle », a-t-il dit, sans plus de précisions.
Enfin, parce que l’assassinat de Dominique Bernard, poignardé à mort par un ancien élève à Arras, est encore un traumatisme, notamment pour les professeurs, le Premier ministre a également plaidé pour « plus de sanctions dans les établissements » : « Je ne peux pas me résoudre à ce que certains professeurs craignent d’aborder certains chapitres du programme. À la moindre entorse à notre pacte républicain, il doit y avoir des sanctions fermes. Cela doit nous conduire à revoir l’échelle des sanctions dans nos établissements scolaires pour ne rien laisser passer », a-t-il dit.
Réarmement civique via des travaux d’intérêt éducatif
« Réussir le réarmement civique, c’est au cœur des priorités de mon gouvernement. Nous devons faire respecter l’autorité partout, dans les classes, dans les familles, dans les rues », a affirmé Gabriel Attal. Pour cela, il entend proposer un nouveau type de sanction aux mineurs de moins de 16 ans, qui ne peuvent pas faire l’objet de peines d’intérêt général : « Des travaux d’intérêt éducatif seront créés, a-t-il annoncé. Le principe est simple : tu casses, tu détruis, tu répares. Tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter. »
Les parents de jeunes délinquants qui se sont totalement et volontairement soustraits à leurs obligations et responsabilités parentales feront, quant à eux, l’objet de travaux d’intérêt général.
Enfin, lorsqu’un jeune sera sur la mauvaise pente, « nous proposerons aux parents de le placer en internat », a-t-il encore annoncé.
Source: Le Point