Depuis l’annonce le 16 février 2024 du décès de Alexeï Navalny, principal adversaire politique de Vladimir Poutine, une pluie de messages accusateurs s’abat sur les autorités russes venant des chancelleries de l’OTAN et certains Chefs d’Etat européens.
Cette annonce foudroyante a été faite par l’administration pénitentiaire russe relevant le décès d’Alexeï Navalny en prison. Figure de l’opposition, il purgeait une peine d’emprisonnement de 19 ans après avoir été reconnu coupable de « création d’une communauté extrémiste » et de « financement d’activités extrémistes » par le tribunal municipal de Moscou en août 2023. Son décès donne l’occasion aux ennemis de Moscou de déverser leur venin sur ce pays en guerre contre l’Ukraine.
Le Président français, Emmanuel Macron accuse la Russie de « condamner à mort » les « esprits libres ». De manière lapidaire, l’Elysée mentionne que : « Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag ». Le chef d’Etat français n’est pas seul dans cette course à la condamnation de la Russie.
Alexeï Navalny a été « brutalement assassiné par le Kremlin » a déclaré le président letton Edgars Rinkevics. Le chef de la diplomatie polonaise a affirmé que le président russe était « responsable » de la mort de Navalny. « Cet homme était coupable d’avoir défié Vladimir Poutine […] Il a été mis en prison, où il a séjourné dans des conditions épouvantables. Vladimir Poutine est responsable de tout cela », a déclaré Radoslaw Sikorski à l’agence polonaise PAP.
« Le gouvernement russe a une grande responsabilité », a estimé le ministre norvégien des Affaires étrangères Espen Eide. « Alexeï Navalny a payé de sa vie sa résistance au système d’oppression. Sa mort dans une colonie pénitentiaire nous rappelle la réalité du régime de Vladimir Poutine», a pour sa part fustigé le chef du Quai d’Orsay Stéphane Séjourné.
La Russie «doit répondre à de sérieuses questions», a averti le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg. «Si cela se confirme, ce serait une terrible tragédie, et compte tenu de la longue histoire du gouvernement russe en matière de préjudice à ses opposants», a commenté, outre-Atlantique, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, dans un entretien avec la radio NPR.
Ces accusations restent jusqu’ici infondées en attendant qu’une enquête établisse les raisons du décès. « La réaction immédiate des dirigeants de l’OTAN à la mort d’Alexeï Navalny, sous la forme d’accusations directes contre la Russie, est révélatrice », a estimé ce même jour Maria Zakharova sur sa chaîne Telegram. « Il n’y a pas encore d’examen médico-légal, mais les conclusions de l’Occident sont déjà prêtes » a-t-elle ajouté. Jusqu’ici aucune communication officielle n’a été faite sur ce décès. Tous les projecteurs restent braqués sur Moscou.