Après avoir essuyé une défaite lors des élections au parlement européen remportées par le Rassemblement National avec plus de 30% contre 15% de voix pour le parti présidentiel, Emmanuel Macron a annoncé le 9 juin 2024 des élections législatives anticipées dont le premier tour aura lieu le 30 juin et le second le 7 juillet prochain.
C’est une décision osée et même dangereuse estime certains observateurs. Le Président français court le risque de fragiliser davantage son pouvoir en cas de situation de cohabitation avec Jordan Bardella, Président du RN vainqueur des élections au parlement européen des 8 et 9 juin dernier. La précédente dissolution du parlement sous Chirac en 1997 avait abouti à une cohabitation qui s’est enracinée durant son mandat.
L’inquiétude est partagée par la presse française et même internationale. L’affaire fait des choux gras et déclenche des opinions diverses.
Les leaders politiques montent au créneau
Entre coup de gueule et crainte, les leaders politiques ont fait entendre leurs voix. « En mettant la liste RN à plus de 32%, les Français viennent de nous accorder le plus haut score tous partis confondus depuis 40 ans », s’est félicité Marine Le Pen, ancienne présidente du RN et fille de l’un des fondateurs, en début de soirée devant ses partisans. « Le vote des Français est sans appel : le président, répondant à l’appel de Jordan Bardella, vient d’annoncer le retour aux urnes du peuple français dans quelques semaines », a-t-elle ajouté, avant de lancer :
« Nous sommes prêts à exercer le pouvoir, prêts à mettre fin à cette immigration de masse, faire du pouvoir d’achat une priorité, à réindustrialiser le pays, en clair, prêts à faire revivre la France ».
Allant dans la même lancée les autres parties voient la fin de Macron.« Le président de la République n’a nullement mis son mandat en jeu, ce qui eut été une logique de situation, puisqu’il a choisi de dissoudre l’Assemblée, c’est à dire renvoyer chez eux les seuls à être légitimes. Mais il a eu raison de dissoudre, puisqu’il n’a plus aucune légitimité à continuer le système de la maltraitance sociale généralisée à laquelle il se livre », a estimé Jean-Luc Mélenchon devant ses partisans.
La crainte s’exprime même au sein de l’appareil gouvernemental : « Aujourd’hui, l’enjeu c’est ce que va devenir, dans les décennies qui viennent, la nation française. Ça va se décider dans trois semaines. C’est une élection dont les conséquences sont d’une gravité sans précédent », a estimé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, sur RTL.
L’actualité est brulante et en continue. La suite des événements nous en dira plus.