Le dossier déposé par les avocats de Maurice Kamto auprès du Procureur Général près la Cour d’Appel de l’Ouest à Bafoussam met en évidence des préoccupations graves concernant les violations régulières des droits des citoyens dans le cadre des convocations judiciaires et du comportement des officiers de justice. Ce cas particulier démontre la nécessité urgente de réexaminer et de modifier les formules génériques de convocation ainsi que les pratiques de certains officiers zélés.
Dans leur requête datée du 8 juillet 2024, les avocats de Maurice Kamto, Me Hippolyte B-T Meli, Me Tene Nzohoua Martin, et Me Menkem Tatang M. Sother, ont soulevé plusieurs réserves concernant la convocation du Pr Kamto par le Colonel Abba Saidou, Commandant de la Légion de Gendarmerie de l’Ouest. Ils ont notamment pointé du doigt l’absence du nom du plaignant et des motifs justifiant cette convocation, ce qui va à l’encontre du principe de l’égalité des armes en procédure pénale.
Les avocats soulignent que cette omission empêche leur client de préparer une défense adéquate, créant ainsi un déséquilibre flagrant dans le cadre de la procédure. Ils dénoncent une embuscade tendue au requérant, avec l’intention manifeste de le mettre dans une situation de désavantage. Cette situation est exacerbée par la distance entre le lieu de résidence du requérant et le lieu de l’audition, une violation supplémentaire des dispositions de l’article 52 du Code de Procédure Pénale qui prévoit des délais suffisants pour permettre une préparation adéquate de la défense.
Face à ces irrégularités, les avocats de Maurice Kamto ont appelé le Procureur Général à intervenir pour corriger ces abus et à veiller à ce que les droits fondamentaux de leur client soient respectés. Ils ont insisté sur la nécessité de réformer les pratiques de convocation et de mettre fin aux comportements abusifs des officiers de justice.
Cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les convocations judiciaires sont formulées et exécutées au Cameroun. Les actions des avocats de Maurice Kamto jettent une lumière crue sur les pratiques qui entravent le droit à un procès équitable et appellent à une refonte des procédures pour garantir le respect des droits des citoyens.
Faustin Kenmogne