Le rendez-vous du 25 octobre 2024 à Yaoundé a réuni, aux côté des organisateurs, les jeunes étudiants et passionnés des TIC venus des 10 régions du pays, chercheurs et professionnels sans perdre vue la présence des représentants du MINPOSTEL, l’ANTIC et la police INTERPOL.
Le premier Salon de la cybersécurité du Cameroun est une véritable révolution copernicienne dans le domaine des TIC au pays dit Afrique en miniature. Grace au partenariat entre l’Association pour la Recherche de la Paix et du Développement (ARPD) et l’Institut Supérieur en Administration Réseau d’Entreprise (ISARE) les participants ont abordé avec précision les questions liées à la cybersécurité. Tout réside dans la particularité de ce salon qui n’est pas comme les autres, selon les propos de Joseph Keumeni, président Directeur Général d’ISARE-ISTC : «… vous avez l’habitude d’assister aux salons dans plusieurs pays mais je me suis rendu compte que généralement ces salons sont beaucoup plus théoriques et le salon que nous avons organisé, nous avons décidé de mettre sur pieds des ateliers pratiques pour montrer exactement ce que les Camerounais sont capables de faire. »
LE VILLAGE DE LA CYBERSECURITE : Une phase importante de ce salon
L’un des moments forts du Salon Camerounais de la Cybersécurité est « LE VILLAGE DE LA CYBERSECURITE ». C’est une min-foire d’une trentaine d’exposants animée par des entreprises, des jeunes développeurs, des Statup, chacun ayant des liens, des expériences et des solutions à partager dans le domaine de la cybersécurité. En effet, ce salon est une occasion unique d’immersion dans l’univers digital de la cybersécurité et de ses débouchés utiles pour l’ensemble des participants, la jeunesse en particulier avec un accent sur les nouveautés du secteur et les opportunités à venir.
Le Cameroun pays important foyer de cybercriminalité
S’il est vrai qu’on ne peut comparer l’activité criminel de certains Camerounais dans le cyber-espace avec des pays comme le Benin, il n’en demeure pas moins vrai que le phénomène ne soit pas ignoré des habitants du 237. En effet, les attaques des hackers sont monnaie courante et font de nombreuses victimes. Un rapport l’ANTIC sur le phénomène au Cameroun cite plusieurs foyers de cybercriminalité : la prison centrale de Kondengui à Yaoundé ; la prison de New Bell à Douala ; l’avenue Kennedy à Yaoundé ; l’ancien 3e à Douala et Molyko (Université de Buéa). L’avenue de ce salon vient contrecarrer le phénomène et augmenter la résilience des Camerounais face au phénomène.
La lutte contre la cybercriminalité qui était jusqu’ici le dada des experts, s’invite sur la table de tous les Camerounais désireux de savoir davantage sur le phénomène afin de mieux se protéger. C’est une fierté pour Joseph Keumeni qui n’a pas manqué de relever que lors de ses nombreux cours dispensés à travers le monde sur la cybercriminalité, que ce soit au Sénégal, en Côte d’Ivoire et ailleurs, la même question revenait : « monsieur vous semblez si bien maitriser la cybersécurité mais qu’est-ce que vous faite dans votre propre pays pour éradiquer le phénomène ? » Aujourd’hui la réponse y est grâce à l’organisation de ce premier salon sur le cybersécurité du Cameroun.
Ce salon vient donner un coup de pouce au combat mener déjà sur plusieurs fronts par l’ANTIC et le MINPOSTEL. De quoi réjouir la responsable du MINPOSTEL présente : « Nous encourageons beaucoup ce genre d’initiative, ce genre de regroupement pour parler des problèmes de cybersécurité. Il faut comprendre que le Minpostel depuis un certain nombre d’années accompagne les populations dans la sensibilisation, nous organisons des campagnes de sensibilisation dans la sécurité, les bonnes pratiques, nous avons des forums que nous organisons. Déjà cette année, il y a un forum qui est prévu au mois de novembre sur la cybersécurité, donc ce forum sera toujours une occasion pour continuer à discuter sur les questions et trouver des réponses afin d’avoir un cyberespace national sécurisé parce que c’est ça l’objectif, nous voulons arriver à avoir une cyber espace national sécurisé. » A relevé madame Ticky Mpondo, représentante du Ministère des Postes et des Télécommunications.
Les responsables de l’Association pour la Recherche de la Paix et du Développement qui a, par le passé, souvent réuni les jeunes pour véhiculer des valeurs de paix, a pensé cette année aller un peu plus loin en faisant bénéficier les jeunes de cette importante formation. Car le phénomène gangrène et met à mal de nombreux jeunes : « … la cybersécurité est un sujet qui va de plus en plus grandissant au sein de notre pays et les acteurs les jeunes en particulier ont besoin d’un espace pour s’exprimer, pour faire valoir leur connaissance afin de pouvoir non seulement s’imprégner mais également s’imposer dans le domaine de la cybersécurité. » A souligné Emmanuel Armand Ella-Menye, président ARDP.
La grande mobilisation des jeunes et le matériel de point mobiliser pour les travaux pratiques de ce Salon, témoignent du sérieux que les organisateurs et les participants accordent à cette initiative. Une perenisation de cet événement permettra à coup sûr de renforcer la résilience des Camerounais face à ce phénomène.
Martin Donald Ngane
