Dans une atmosphère solennelle et empreinte de fraternité professionnelle, le Palais des Congrès de Yaoundé a abrité le 5 mai 2025 la cérémonie d’ouverture du cinquantenaire de l’Ordre National des Architectes du Cameroun (ONAC).
Un événement marquant non seulement pour l’architecture camerounaise, mais aussi pour toute la communauté régionale, à commencer par le Gabon, représenté par une délégation de haut niveau conduite par M. Hermès Allogho Eko, président de l’Ordre Gabonais des Architectes (OGA).
Présent à la cérémonie, M. Allogho Eko a salué avec émotion et admiration les 50 années de cheminement de l’Ordre frère du Cameroun.
« C’est un âge d’or, un jubilé, et nous avons été honorés d’être conviés à cette célébration »,

a-t-il déclaré, soulignant les liens fraternels et professionnels qui unissent les architectes des deux pays. Selon lui, cette invitation témoigne du respect mutuel et du partenariat durable entre les deux institutions.
Dans une interview accordée à la presse, le président de l’OGA a exprimé sa profonde reconnaissance pour l’accueil chaleureux reçu, qualifiant l’événement de « moment de reconnaissance mutuelle entre ordres frères » et de « célébration partagée de la dignité architecturale en Afrique centrale ». Il a affirmé que ce cinquantenaire représente bien plus qu’un simple anniversaire : « C’est une consécration. Un jalon de maturité institutionnelle qui interpelle les générations actuelles sur l’héritage à pérenniser. »
Hermès Allogho Eko s’est dit impressionné par la profondeur des bilans présentés, la qualité des échanges et la richesse des perspectives ouvertes par les intervenants. Il a salué la capacité de l’ONAC à démontrer que l’architecture est non seulement un art et une science, mais aussi un pilier du développement, un marqueur culturel et une réponse concrète aux enjeux contemporains, tels que l’environnement et l’urbanisme durable.

Faisant écho à la dynamique camerounaise, il a rappelé que le Gabon célèbrera à son tour en 2026 les 50 ans de son Ordre. Cette proximité historique, selon lui, appelle à un dialogue renforcé entre les institutions sœurs, à une harmonisation des cadres réglementaires dans la sous-région, et à une solidarité accrue face aux défis communs. Il a d’ailleurs souligné l’inspiration puisée dans les réformes menées par l’ONAC, affirmant que les textes récemment revus au Gabon poursuivent les mêmes objectifs : valorisation de l’exercice légal de la profession et protection du titre d’architecte. « Nul ne peut se prévaloir de cette qualité s’il n’est inscrit au tableau de l’Ordre. C’est une règle intangible chez nous comme au Cameroun », a-t-il insisté.
Abordant les perspectives d’avenir, il a appelé les architectes africains à se mobiliser face aux grands enjeux du continent : urbanisation rapide, pression foncière, changement climatique, transition énergétique, préservation des identités culturelles. Pour cela, les Ordres doivent devenir des forces de proposition majeures dans les politiques publiques, et renforcer la coopération Sud-Sud dans les domaines de la formation, de la déontologie et de l’innovation architecturale. « L’architecture doit être le reflet de nos peuples et l’instrument de leur avenir. Cela passe par une architecture enracinée, mais ouverte. Une architecture consciente, mais audacieuse », a-t-il conclu.
Par cette prise de parole forte et engagée, Hermès Allogho Eko a donné un cachet régional à une célébration nationale, rappelant que l’avenir de l’architecture africaine se construit aussi par la solidarité institutionnelle et le dialogue des expériences. Un message salué avec ferveur par l’ensemble des participants et qui augure d’une célébration tout aussi ambitieuse au Gabon en 2026.
Martin Donald Ngane