Le 8 mai dernier, à l’occasion d’une réunion technique organisée par la Commission permanente de l’égalité de genre, de la famille, de la jeunesse et des personnes handicapées du Parlement africain, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa, a présenté un exposé détaillé des mesures juridiques entreprises par le Cameroun pour lutter contre les discriminations basées sur le genre.
La rencontre, qui s’est tenue dans la salle de commission du Très Honorable Cavaye Yeguié Djibril, président de l’Assemblée nationale, a permis de faire le point sur les efforts consentis par le gouvernement camerounais en matière de promotion de l’égalité et de l’équité de genre.
Un engagement affirmé pour l’égalité
En Afrique en général, et au Cameroun en particulier, les questions d’égalité et d’équité de genre restent des enjeux majeurs. Les disparités persistent notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’accès aux ressources économiques et de la participation politique. Pourtant, l’autonomisation des femmes et l’élimination des discriminations liées au genre sont des conditions indispensables au développement durable et à l’édification d’une société inclusive et équitable.
Le Cameroun a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), ainsi que d’autres conventions relatives aux droits des femmes et des enfants.
Des politiques nationales pour transformer les normes
Sur le plan national, plusieurs politiques et stratégies ont été mises en place, parmi lesquelles :
La Politique nationale genre (adoptée en 2014)
La Stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG),
Le Plan d’action national de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).
« Le Cameroun a adopté une politique genre en 2014 afin de réduire les discriminations faites aux femmes dans tous les domaines et parvenir à une égalité des chances. L’égalité des chances est un facteur essentiel de sécurité et de stabilité. Elle constitue un élément clé du développement économique d’un pays », a déclaré la ministre.
Aussi en 2022, le gouvernement a lancé une stratégie nationale de lutte contre les VBG de deuxième génération, couvrant la période 2022-2026, avec pour objectif ambitieux de réduire d’au moins 50 % le taux de violences d’ici à 2026.
Vers une législation modèle en Afrique
La présentation de l’avant-projet de loi type sur l’égalité et l’équité des sexes intervient dans un contexte où la transformation des normes sociales et la mise en œuvre de politiques publiques efficaces sont devenues indispensables pour relever les défis liés aux inégalités persistantes. »La relecture de l’avant -projet de loi type pour l’égalité et l’équité en Afrique n’est pas texte de plus ce n’est pas un exercice administratif c’est un pacte moral, politique que nous forgeons ensemble pour que chaque femme chaque fille, chaque citoyenne puisse avancer libre de tout, égale en droit en dignité … » a renseigné l’honorable Mariam DAO , Présidente de la commission genre du parlement panafricain.Le Cameroun entend ainsi jouer un rôle moteur dans l’harmonisation des cadres juridiques africains en matière de genre.