Le ministre de l’Administration territoriale prend les devants et promet un rapport sans concession au Chef de l’État sur l’état déplorable de la route Garoua – Ngaoundéré.
272 kilomètres. C’est la distance qui sépare Garoua de Ngaoundéré. Un trajet que le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a personnellement décidé d’emprunter au volant de sa propre voiture. Objectif : se rendre compte lui-même de la réalité sur le terrain, loin des rapports officiels souvent édulcorés.
Le périple aura duré 7 heures et 12 minutes, temps suffisant pour évaluer la dégradation avancée de cette route stratégique du septentrion. « Si je m’assois derrière et je me laisse conduire, je risque de m’endormir et de ne pas voir l’état de la route », a-t-il confié au départ de Garoua, déterminé à voir les choses de ses propres yeux.
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À son arrivée à Ngaoundéré, c’est un ministre visiblement éprouvé mais lucide qui s’est adressé à la presse. Secoué par les nids-de-poule et les crevasses, il a promis de faire « un rapport solide » et direct au Président de la République. Une initiative qui intervient alors que le Chef de l’État avait, dans son discours à la Nation du 31 décembre 2024, placé la réhabilitation de cet axe parmi les priorités de son gouvernement.
Mais depuis, rien ou si peu. Le silence du ministère des Travaux publics, dirigé par Emmanuel Nganou Djoumessi, interroge. Faut-il y voir un désaveu implicite de ce dernier ? Atanga Nji, en agissant ainsi, met-il en lumière les insuffisances de son collègue du gouvernement ?
Dans les coulisses du sérail, cette sortie n’est pas anodine. Elle ressemble à un coup de semonce, une manière de reprendre la main sur un dossier sensible qui touche au quotidien des Camerounais du Nord. Et peut-être aussi, une démonstration de loyauté directe au Chef de l’État, lassé des lenteurs administratives et des promesses non tenues.
Une chose est sûre : l’état de la route Garoua – Ngaoundéré n’est plus un secret. Et avec cette initiative, Paul Atanga Nji relance le débat sur la responsabilité et la reddition des comptes dans l’action gouvernementale.
