La capitale camerounaise abrite cette semaine le dialogue de clôture du consortium EXPANDIA, un projet novateur visant à renforcer l’accès aux technologies de diagnostic durable en Afrique subsaharienne. L’événement réunit des partenaires issus de neuf pays du continent, rassemblés pour faire le point sur les avancées du projet lancé en 2021.
Porté par le Centre international pour le génie génétique et la biotechnologie (ICGEB) et le consortium ANDIA, EXPANDIA s’est attaqué à des défis majeurs entravant la détection rapide des maladies tropicales négligées (MTN) et des arbovirus : le manque d’accès aux tests, la faible capacité de production locale, la complexité des chaînes d’approvisionnement, ainsi qu’un encadrement réglementaire encore limité.
Un projet aux retombées concrètes
EXPANDIA s’est appuyé sur quatre axes d’action prioritaires :
Évaluation technologique : Identifier les technologies adaptées aux contextes africains.
Production locale : Tester la faisabilité de la fabrication des réactifs essentiels dans les laboratoires africains.
Séquençage génomique : Renforcer la capacité à surveiller la circulation des pathogènes.
Outils réglementaires : Aider à intégrer les méthodes de diagnostic dans les systèmes de santé publique.
S’il est difficile de parler du coût global d’un projet d’une telle envergure, ses retombés sont palpables et annoncent des lendemains meilleurs. Pour évoquer le coût des textes moléculaires, il faut reconnaitre, selon le secrétaire permanent du programme SIDA, que « c’est le coût le moins cher que nous avons aujourd’hui en terme de texte PCR. Donc, non seulement il est moins cher, il est facile à utiliser, il se fait en 30 mn. » L’intervenant conclut en soulignant que si cette technologie obtient l’homologation pour la mise sur le marché, on pourra enfin aider nos pays africains à mieux se prémunir contre les futures pandémies.
Des résultats significatifs
Le projet a permis un accès élargi aux technologies de diagnostic, en particulier via des méthodes rentables comme la RT-LAMP. Il a aussi favorisé la consolidation des réseaux de laboratoires de diagnostic, l’amélioration des capacités de surveillance, et la stimulation de la production locale de réactifs.
Selon les organisateurs, l’approche flexible et adaptable du projet a renforcé l’autonomie des laboratoires africains face aux pandémies et aux crises de chaînes d’approvisionnement.
Un dialogue pour pérenniser les acquis
Les sessions de travail à Yaoundé visent à tirer les leçons des expériences menées, à rationaliser les technologies testées, et à réfléchir aux moyens d’intégrer durablement ces solutions dans les systèmes nationaux de santé publique.
Avec ce projet, l’Afrique subsaharienne s’équipe mieux pour faire face aux défis sanitaires actuels et futurs, en s’appuyant sur l’innovation, la coopération scientifique et le renforcement des capacités locales.
Martin Donald Ngane
