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Lutte contre la désinformation et les discours de haine au Cameroun : une consultation nationale ouverte à Yaoundé

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Une consultation nationale de haut niveau sur la désinformation, la mésinformation et les discours de haine s’est ouverte à Yaoundé le 14 mai 2025, sous l’égide du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale, en partenariat avec le gouvernement camerounais. L’événement réunit des membres du gouvernement, des représentants des médias, de la société civile, des institutions internationales et des experts nationaux.

Une menace croissante pour la cohésion sociale

Dans son discours d’ouverture, Dr Laurent Akobi, Directeur régional par intérim du CNUDHD-AC , a souligné l’ampleur des menaces que font peser la désinformation et les discours de haine sur les sociétés modernes.

« L’accessibilité grandissante aux plateformes numériques, conjuguée à une faible culture numérique, facilite la diffusion incontrôlée d’informations parfois erronées ou malveillantes »,

Dr Laurent Akobi, Directeur régional par intérim du CNUDHD-AC

a-t-il averti.

L’arrivée de l’intelligence artificielle, capable de produire des contenus de plus en plus sophistiqués, ne fait qu’aggraver les risques, notamment pour les jeunes et les communautés les plus vulnérables.

Un contexte électoral préoccupant

Représentant le ministre de la Communication, empêché pour des raisons d’agenda, le secrétaire général dudit ministère, Félix Zogo, a pour sa part mis l’accent sur le caractère stratégique de la lutte contre la désinformation dans un contexte préélectoral. À quelques mois de l’élection présidentielle prévue fin 2025, il a évoqué la montée inquiétante des discours clivants sur les réseaux sociaux, souvent articulés autour de privilèges identitaires. « Ce qui commence dans la sphère virtuelle se propage dangereusement dans les communautés », a-t-il déploré.

Une réponse juridique et institutionnelle déjà en place

Le représentant du gouvernement a rappelé que le Cameroun dispose déjà d’un arsenal juridique robuste, notamment le Code pénal et la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010 sur la cybersécurité et la cybercriminalité. Des dispositions spécifiques y répriment les discours de haine et la désinformation diffusés par voie électronique. Il a également évoqué la loi n°2015/007 du 20 avril 2015 sur l’audiovisuel et le rôle des institutions de régulation telles que le Conseil National de la Communication (CNC) et l’Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (ANTIC).

Vers une mobilisation concertée

Malgré ces instruments juridiques, le gouvernement reconnaît que les discours haineux persistent et continuent d’empoisonner le débat public. D’où la nécessité, selon Félix Zogo, d’intensifier les actions de sensibilisation et de renforcer la collaboration entre les institutions publiques, les médias et la société civile. Il a plaidé pour « une mobilisation commune » afin de « barrer la route à la désinformation » et a salué cette initiative du Centre des Nations Unies comme une contribution essentielle à la préservation de la paix et de l’unité nationale.

Panel avec au centre Felix Zogo, SG MINCOM

Un appel à l’action collective

Clôturant son intervention, Dr Laurent Akobi a invité tous les participants à s’engager pleinement dans les travaux. « En conjuguant nos efforts et nos ressources, nous renforcerons les piliers de nos sociétés que sont la vérité, la justice, les droits fondamentaux de l’homme et la dignité humaine », a-t-il affirmé, souhaitant des échanges riches, constructifs et porteurs de solutions concrètes à l’issue de ces deux jours d’atelier.

 

Martin Donald Ngane

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