Sous le haut patronage du Premier ministre, chef du gouvernement, le Palais des Congrès de Yaoundé a accueilli le 07 juillet 2025, la cérémonie d’ouverture des Concertations Nationales sur l’Intelligence Artificielle (CONIA 2025), placée sous la présidence effective de Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications.
Organisé sur le thème « Promouvoir une économie numérique inclusive et durable par la mobilisation de l’intelligence artificielle pour un Cameroun émergent », cet événement de deux jours vise à doter le pays d’un cadre stratégique cohérent, éthique et inclusif pour le développement de l’intelligence artificielle (IA).
Dans son discours inaugural, la ministre a salué l’engagement de l’ensemble des parties prenantes présentes administrations publiques, secteur privé, société civile, monde universitaire, start-ups, partenaires techniques et financiers en soulignant l’importance d’une intelligence artificielle pensée à partir des réalités locales, mais alignée sur les standards internationaux.
« L’intelligence artificielle n’est plus une option, mais un impératif stratégique pour la compétitivité, la souveraineté et le développement durable », a-t-elle affirmé, citant par ailleurs le président de la République, Paul Biya, qui dans son ouvrage « Pour un libéralisme communautaire à la mesure du temps présent » (2024), qualifie l’IA de « démultiplicateur de développement à condition que son usage soit éthique ».
Une stratégie nationale en construction
Ces concertations s’inscrivent dans la continuité des travaux entamés lors de la première édition du CONIA en 2024, qui avait permis d’identifier les enjeux et opportunités liés à l’IA au Cameroun. Cette seconde édition marque le passage de la réflexion à l’action structurante, avec l’ambition de co-construire une stratégie nationale de l’intelligence artificielle, adossée aux priorités de développement du pays.
Pour le représentant de l’UNESCO au Cameroun, M. Hilaire Mputu, l’accompagnement de cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre de la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle, adoptée en novembre 2021 par les 193 États membres de l’organisation. Il a notamment salué le choix stratégique du Cameroun de se prêter à l’exercice de diagnostic de son écosystème numérique, avec l’appui d’un outil d’évaluation développé spécifiquement par l’UNESCO.
« Grâce à cet outil, le pays disposera prochainement d’un panorama complet de ses forces, faiblesses et potentiels en matière d’intelligence artificielle », a-t-il indiqué, tout en invitant les participants à des échanges francs, ouverts et sans concession sur les meilleures pratiques en Afrique.
Une dynamique inclusive et transversale
Le gouvernement camerounais mise sur une gouvernance transversale, intégrant l’ensemble des secteurs : éducation, santé, agriculture, justice, sécurité, environnement, entre autres. La ministre a insisté sur la participation de toutes les couches de la société, y compris les jeunes, les femmes et les communautés rurales, pour garantir un développement inclusif de l’intelligence artificielle.
Les travaux, qui se poursuivront jusqu’au 7 juillet, donneront lieu à des ateliers thématiques, des panels d’experts, des échanges intersectoriels et des recommandations concrètes pour l’élaboration de la future stratégie nationale.
Martin Donald Ngane
