La Communauté urbaine de Yaoundé, en collaboration avec le Ministère de la santé Publique a mis sur pied un projet visant à retirer les personnes atteintes de maladies mentales ‘’Pammés’’ dans les rues pour les envoyer dans des formations sanitaires en vue d’une meilleure prise en charge médicale.
Le village de l’amour comme on l’appelle communément est un centre d’accueil des personnes atteintes de maladie mentale situé à l’hôpital Jamot de Yaoundé.
Depuis aout 2021 date de lancement de ce projet par le super maire de la ville de Yaoundé et le Ministère de la santé Publique, le village de l’amour compte 157 personnes.
Un lieu de communion, de partage, de fraternité où les ex-habitants des rues, les clients fidèles des poubelles bénéficient d’une assistance médicale gratuite. Certains patients dont les familles sont accessibles et compréhensives acceptent de s’occuper des leurs à domiciles et reçoivent eux-aussi un suivi médical chaque mois.
Au village de l’amour, les pammés sont entretenus, nourris, participent à des différentes activités qui les amènent peu à peu à retrouver toutes leurs facultés mentales.
Les causes sont pour la plupart liées à la dépression, l’utilisation abusive des drogues et des stupéfiants, les problèmes familiaux qui constituent 80% des cas.
Parvenu en fin de séjour au « village de l’amour » ces pammés deviennent une charge pour le centre car les moyens ici sont modestes. On peut énumérer l’absence de logistiques, l’espace d’accueil très étroit (promiscuité), des risques de contamination de certaines maladies, le manque de médicaments et d’aliments pour les nourrir sont autant de difficultés rencontrées pour une prise en charge efficace et efficiente des pammés.
Par ailleurs, ceux de ses anciens malades mentaux qui ont retrouvés la guérison souhaitent intégrer la société en exerçant une activité afin de devenir des acteurs de développement. Cette cérémonie les a permis de faire un plaidoyer en direction des pouvoirs publics pour les aider à bénéficier d’une réinsertion sociale.
« Après le décès de mon papa, n’ayant plus de sources de revenus pour m’envoyer à l’école, mes grandes sœurs m’ont poussé à me prostituer. J’ai refusé d’accepter cette vie j’ai préféré dormir dans les rues. C’est là qu’a commencé ma dépression .Avant cette maladie, j’avais suivi une formation en hôtellerie j’aimerai reprendre avec mes études ou bénéficier d’un financement pour ouvrir un restaurant. »
Madame Ayissi une ex malade mentale.
Au-delà d’être un traumatisme déshumanisant, cette maladie est un combat pour toutes ces personnes qui essayent de s’en défaire au jour le jour.
Création d’une plateforme d’échanges sur la santé mentale et le soutien psychosocial au Cameroun
L’organisation Internationale des Migrants(OIM) en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), la Banque Mondiale, le Ministère de la Santé Publique, Le Ministère de la Promotion de la Femme et la Famille a procédé à l’organisation d’un atelier sur la mise sur pied d’un groupe de Travail National sur la Santé mentale et le soutien psychosocial.
« ce Groupe de travail est ma première réalisation .Je suis au Cameroun depuis l’année dernière cela fait exactement un an. groupe de travail a pour mission principale d’appuyer le Ministère de la Santé Publique pour la mise en œuvre efficace et efficiente des actions en santé mentale et psychosocial au niveau national, la coordination des activités des partenaires et l’intégration de la santé mentale et psychosocial dans les secteurs. Cet atelier visait principalement de mettre en œuvre une politique nationale de la santé mentale au Cameroun, d’identifier les activités en fonction des axes prioritaires les activités, plaidoyer et la mobilisation des ressources, suivi et évaluation … » Décrit le représentant de l’Organisation Internationale des Migrants.Abdel Rahmane Diop.
La santé mentale : acteur incontournable de la productivité au sein des administrations Camerounaises
Cette cérémonie a fait intervenir plusieurs administrations camerounaises telles que le Ministères de la défense, le ministère de l’administration territorial, le Ministère des Affaires Sociales, Ministère du travail et de la sécurité Social qui joue un rôle important dans la gestion de l’équilibre psychosocial des travailleurs. Il conviendra de mettre sur pied au sein de tous ces ministères des services spécialisés en santé mentale et psychosocial. Pour permettre au personnel d’être plus productif et rentable. ‘Il n’ya pas de maladie sans maladie mentale comme l’a réitéré le Docteur Laure MENGUENE.
