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lundi, mai 6, 2024
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Arrondissement de Ngoro : Voici comment les gendarmes pillent et rackettent les populations

Selon des dénonciations parvenues à notre rédaction le 1er avril dernier, c’est la peur qui règne désormais en milieu jeune à Ngoro suite aux menaces des éléments de la brigade de gendarmerie de la localité qui organisent des arrestations et des libérations contre paiement de colossales sommes de 200 000 fcfa ; 300 000 voire 600 000 FCFA.

En effet depuis les évènements malheureux survenus le 14 mars dernier et mettant au prise les éléments de la brigade et les jeunes de l’arrondissement, il se passe comme une sorte de vengeance des hommes en uniforme contre certains jeunes de l’arrondissement.

Une situation née de l’altercation entre un gendarme et un jeune mototaximan

Selon nos sources, le 14 mars dernier au environ de 16h, le nommé Ndjouma était parti de Ngoro centre-ville pour son quartier « Mounga » situé à quelques kilomètres de là. Après s’être vu refusé par plusieurs mototaxis qui craignaient d’emprunter cet itinéraire conduisant vers Bafia faute de n’avoir pas encore payer le contrôle de ce côté, il sera embarqué finalement par un courageux. A environ 5 km de route, ils vont finalement arriver à la barrière de gendarmerie redoutée. Le conducteur s’arrête et le passager commence à causer avec l’assistant du gendarme, un gars de la localité.

C’est alors que le gendarme communément appelé Nathan va crier : « petit paie ton contrôle ». Le mototaximan va répondre : « chef depuis le matin, je n’ai encore rien travailler je venais déposer mon frère chez lui juste devant là ». Le gendarme ne voulant rien entendre va hausser la voix : « hooo vous causez quoi ? On vous demande de payer le contrôle vous causez ? ». Cette fois ci s’adressant au passager Ndjouma. Ce dernier va rétorquer : « Adressez-vous au conducteur je suis libre de causer. » Le gendarme irrité, va dire « d’abord, présentes-moi ta carte d’identité. » Le garçon descend de la moto et demande : « Ma carte d’identité ? ».

Le gendarme surchauffer déclare : « si tu blagues je tir sur toi. » Au moment où il le disait, il arma aussitôt l’arme et déclencha le premier tir qui alla s’écraser au sol, puis un deuxième en vain et c’est finalement le troisième qui va briser la jambe du garçon. C’est dès lors que tous ceux qui étaient aux alentours vont prendre la fuite. Selon le témoignage de la victime, l’homme en tenue l’assenait des coups de pieds alors qu’il se tordait de douleur au sol.

La victime au sol

Une riposte farouche des jeunes de Ngoro

L’esprit de vengeance n’a jamais habité les ngorois qui sont considérés comme des hommes pacifiques, mais face à une telle violence, la réaction a été incontrôlable. Moto-taximen et autres jeunes parmi lesquels des allogènes, nous dit-on, ont pris d’assaut la brigade de Ngoro et certains objectifs militaires à l’instar du véhicule 4X4 qu’ils avaient failli incendier tout en demandant que justice soit rendue à leur frère. Les éléments de la brigade ont utilisé des tirs de dissuasion pour contenir la foule en attendant le renfort des éléments de la compagnie de Ntui (chef-lieu du département) qui avaient pris la route.

véhicule de la gendarmerie vandalisé

Une fois sur les lieux, les auteurs du vandalisme et leurs complices avaient été traqués et conduits le lendemain au tribunal militaire de Yaoundé. On dénombre près d’une dizaine de jeunes de Ngoro qui seraient actuellement en détention à Kodengui.

Face à la colère et à l’indignation des habitants qui voyaient leurs enfants et frères embarqués pour Yaoundé, il s’est installé un climat de méfiance dans la ville entre population et gendarmes. Le ditype armée-nation a foutu le camp. Fort heureusement, SM. Mveimani Sombo Amba, Chef Supérieur Sanaga-Djanti-Baveck et peuples affinitaires de Ngoro avait quelques jours après cet incident convoqué en urgence une réunion de crise qui avait impliquée population, Sous-Préfet, Commandant de brigade et l’association des mototaximen de Ngoro. Après avoir écouté les uns et les autres, le monarque s’est indigné contre ses fils de Ngoro tout en les condamnant de s’être attaqués aux institutions de l’Etat et avait prescrit un retour à l’ordre et à la paix, nous relate-t-on.

C’est ainsi que la clé de cette affaire semblait avoir été mise sous le paillasson sans donner suite ni de la situation des près de dix jeunes de Ngoro entre les mains du commissaire du gouvernement, ni de la situation du gendarme auteur des tirs dont la rumeur coure qu’il serait actuellement chez lui tranquillement.

Un alibi pour traquer, piller, intimider parents et enfants

Alors qu’on croyait le malentendu dissiper, c’est ainsi que comme dit l’adage : « chassez le ridicule, il revient au galop », l’affaire refait surface et prend d’autre tournures. Selon des dénonciations reçues le 1er avril dernier et des informations puisées à plusieurs sources, les gendarmes de Ngoro ont organisé un gros business autour de cette affaire. Ils continuent de traquer dans les quartiers des jeunes qu’ils menacent d’arrêter et de transférer à Yaoundé s’ils ne viennent pas payer 200 000, 300 000 ou 600 000, selon la gravité de l’implication, disent-ils.

Nos sources nous renseignent que de nombreux jeunes sont déjà passés à cette guillotine financière vendant plantations et autres effets personnels. Selon une rumeur vraisemblable, un parent viendrait de vendre, il y a quelques jours, sa plantation pour arrondir la somme de 600 000FCFA afin de libérer son fils détenu en cellule à Ngoro dans le cadre de cette affaire.

Les événements du 14 mars à Ngoro : Une goutte d’eau qui fait déborder le vase

Bien avant cet événement malheureux, les trafics d’influence et abus des éléments de la gendarmerie de Ngoro étaient près du seuil de l’insupportable.
En effet, selon des dénonciations des mototaximen, l’arrondissement de Ngoro à 3 barrières de contrôle de gendarmerie. Une au sud en allant vers Bafia, une autre au nord en allant vers Ngambé-Tikar et une dernière à l’Est en allant vers Ntui et autres. Chaque mototaximan débourse une somme de 1000 avant de franchir chacune des barrières soit un total de 3000 à débourser par jour tout en priant qu’on ne se voit pas coller un autre motif qui pourrait lui faire dépenser 5000 ou 10000 fcfa selon le cas.

Dans une localité où on peut à peine travailler 8000fcfa par jour, c’est pénible. Encore qu’il faut ajouter à cela la recette au propriétaire de la moto et nourrir sa famille. Il nous est rapporter que les éléments de la brigade de gendarmerie de Ngoro vivent dans une aisance à nul autres pareil. Dans un coin du poste de contrôle se trouve un casier de bière qu’ils siphonnent toute la journée. Ils ne se lèvent jamais pour aller vers la personne à contrôler, ils envoient leurs assistants (jeunes du village) prendre de l’argent et ce n’est qu’en cas d’opposition qu’ils se lèvent pour intimider.

Ce à quoi il faut ajouter le fait qu’ils s’attribuent toutes les belles cuisses de la localité même celles vivant en couple. D’ailleurs l’incident survenu entre le gendarme (Nathan) et le passager de la moto serait un règlement de compte du gendarme qui avait promis finir avec le gars pour une affaire de femme.

Le mépris de ces hommes en tenue ne se limite pas seulement aux jeunes mais va jusqu’aux notables et certaines élites de la localité, nous confie-t-on. Cette crise de confiance nécessite que quelque chose soit faite en urgence afin d’éviter un autre débordement.

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