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Thursday, May 2, 2024
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Sénégal-Présidentielles 2024 : Le tribunal de Ziguinchor autorise la candidature de Ousmane Sonko

La décision a été rendue public le 12 octobre au soir. Selon le tribunal de Ziguinchor, situé dans la principale ville de Casamance au Sénégal, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) est déclaré non coupable des charges qui pesaient sur lui par conséquent, sa candidature retiré doit être réadmise.

Cette victoire judiciaire marque un grand bond du candidat Ousmane Sonko vers les présidentielles de 2024 au Sénégal. La délibération de cette sentence s’est déroulé dans des conditions peu naturelles. Une coupure subite d’électricité a plongé la salle d’audience dans le noir quelques minutes avant la sentence. Mais résolu à faire lumière sur cette affaire, le juge s’est servi de l’éclairage de son téléphone pour lire la sentence annulant la radiation des listes électorales de l’opposant Ousmane Sonko, qui est par ailleurs maire de cette ville sud du Sénégal ; par conséquent ordonne aux services compétents de l’Etat de l’y rétablir.

Une fois cette décision prononcée, il va s’abattre sur les lieux une foudre de contestation de la part des avocats de l’Etat, partie adverse. « Le juge est le frère du seizième adjoint au maire, un militant de l’ex-Pastef. Il aurait dû laisser le dossier à un autre magistrat, justifie Adama Fall, avocat de l’Etat. Et après treize heures d’audience et les plaidoiries de 20 avocats, nous avons été surpris de voir que le président a donné sa décision dans la précipitation, en cinq minutes. » Ceci étant, les avocats de l’Etat ont déclaré « ne pas être satisfaits du jugement » et ont annoncé un pourvoi devant la Cour suprême. « Pour l’instant, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales », a indiqué dans un communiqué le représentant de l’Etat à l’audience.

A contrario, Me Cissé se désole des « conditions pénibles ». Selon lui, « L’agent judiciaire de l’Etat a voulu mettre beaucoup de pression sur le juge en disant qu’il avait des liens de parenté avec un adjoint au maire de Ziguinchor, aussi membre du Pastef… Comme si les familles étaient uniformes politiquement ! Il a donc déposé dans la soirée une demande de récusation alors que les avocats étaient en train de plaider » pour cet avocat, ces arguments ne sont pas un motif de récusation. Néanmoins, l’Etat reste résolu à se pourvoir en cassation devant la Cour Suprême.

Ousmane Sonko : Une menace pour la présidentielle 2024 au Sénégal

Le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), parti dissout le 31 juillet, avait été retiré du fichier électoral après avoir été condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » dans une affaire où il était accusé de viols. Une décision que son camp a toujours contestée.

En effet, le 29 septembre, le député du Pastef Ayib Daffé n’avait pas pu récupérer auprès de la Direction générale des élections (DGE) les fiches de parrainage, essentielles pour récolter les soutiens nécessaires afin que la candidature d’Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de février 2024 soit validée. Quelques jours plus tard, le 6 octobre, la Cour suprême avait également rejeté la requête des avocats de l’opposant, qui demandaient que lui soit reconnu le droit de récupérer ces fiches de parrainage. La décision du tribunal de Ziguinchor vient redistribuer les cartes et raviver la flemme de l’espoir de Sonko et ses partisans décidés de combattre jusqu’au bout.

« Cette fois-ci, c’est un beau jugement qui montre qu’il existe des juges libres et indépendants sur lesquels nous pouvons compter pour redonner un souffle à la démocratie », commente Bamba Cissé, un des avocats d’Ousmane Sonko , convaincu qu’il pourra participer au prochain scrutin présidentiel dans le pays. « Il est de nouveau éligible et son mandataire retournera bientôt à la DGE pour récupérer ses fiches de parrainage » a souligner Joseph Etienne Ndione, un autre avocat de Sonko. De toutes les façons, en attendant le déclenchement de la procédure en cassation annoncée par les avocats de l’Etat qui disposent de 10 jours pour le faire, le camp Sonko se retrousse les manches pour une relance forte des activités liées à ces élections.

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