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Sécurité maritime dans le Golfe de Guinée : Le président nigérian propose la création d’une force maritime conjointe

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Le président nigérian, Bola Tinubu, a proposé à l’Union africaine la création d’une force maritime conjointe pour renforcer la sécurité dans le golfe de Guinée, suggérant que la ville de Lagos serve de base pour cette nouvelle initiative.

Lors de la 38ᵉ session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba le 16 février 2025, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a présenté cette proposition en soulignant l’importance de créer une force opérationnelle conjointe chargée de garantir la sécurité maritime dans le golfe de Guinée, une zone stratégique de l’Afrique de l’Ouest. Il a également suggéré que Lagos soit choisie comme siège de cette force. Ce même jour, le Nigeria a signé un accord avec l’UA, engageant sa marine à fournir des navires pour des missions de paix, d’assistance humanitaire, d’interventions en cas de catastrophe et de transport. Les frais associés à ces opérations seront pris en charge par l’UA. Par ailleurs, le président Tinubu a salué la promotion du centre nigérian de lutte contre le terrorisme en tant que centre régional, ainsi que le renouvellement du mandat de la Force opérationnelle multinationale mixte dans la région du lac Tchad.

La question de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée n’est pas nouvelle. Le Nigeria avait déjà sollicité l’année précédente le soutien de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la mise en place d’une telle force. Le golfe de Guinée, qui s’étend du Sénégal à l’Angola, reste une zone de haute insécurité en raison de la piraterie et des actes de brigandage en mer. En 2024, le Bureau maritime international (BMI) a enregistré 18 incidents maritimes dans cette région, contre 22 en 2023, 19 en 2022, 35 en 2021 et 81 en 2020. Les membres d’équipage restent particulièrement vulnérables, avec 12 personnes enlevées et 23 % des membres d’équipage pris en otage en 2024.

La problématique de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée a été soulevée pour la première fois en 2013, lors d’un sommet à Yaoundé. Les chefs d’État et de gouvernement des pays riverains, ainsi que des organisations régionales comme la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du Golfe de Guinée (CGG), se sont engagés à améliorer la sécurité maritime dans cette région. Un processus global a alors été défini pour lutter contre l’insécurité maritime, avec la piraterie et les attaques armées en mer comme enjeux majeurs. Ce processus a donné naissance à un réseau de 26 centres de sécurité, allant du niveau national à l’inter-régional.Cependant, malgré les efforts déployés, la situation reste préoccupante, avec environ 150 incidents et une centaine d’enlèvements par an, sans réelle amélioration depuis 2016. Cette insécurité en mer est alimentée par plusieurs facteurs, notamment la pêche illégale (qui représente 400 millions de tonnes, soit 1,5 milliard de dollars par an), les trafics d’armes, de drogues, d’êtres humains et les activités terroristes. Cette combinaison de menaces crée un continuum de problèmes sécuritaires, reliant le golfe de Guinée à la région sahélo-saharienne, avec des conséquences allant jusqu’en Méditerranée.

 

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