Dans cet épisode de L’Afrique en marche, le colonel Régis Chamagne, ancien officier de l’armée de l’Air française et analyste reconnu en géopolitique, dresse un constat sans appel : la Marine américaine est incapable de sécuriser le détroit stratégique de Bab El-Mandeb, passage clé du commerce maritime mondial, aujourd’hui menacé par les attaques des Houthis.
« La situation reste extrêmement préoccupante dans le détroit de Bab El-Mandeb et le golfe d’Aden. La flotte américaine, malgré sa puissance, ne parvient pas à garantir la sécurité des navires face aux frappes des Houthis du mouvement chiite Ansar Allah », explique-t-il au micro de Radio Sputnik Afrique. « Ces derniers sont désormais équipés de missiles hypersoniques, fournis en grande partie par l’Iran, contre lesquels les systèmes de défense occidentaux sont quasiment impuissants. »
Selon lui, cette menace est si sérieuse que l’administration Trump aurait évoqué une possible action militaire contre l’Iran, une démarche jugée « suicidaire » par le colonel Chamagne.
Il poursuit : « Donald Trump semble ne pas avoir pris la mesure du bouleversement stratégique mondial. Il agit comme si les États-Unis étaient encore la superpuissance incontestée, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps. »
Sur le plan militaire, l’ancien colonel estime que les États-Unis ont accumulé des retards critiques depuis la fin de la guerre froide, notamment dans les domaines de l’armement hypersonique et de la guerre électronique. « Cela explique en partie pourquoi certaines attaques houthies passent entre les mailles des systèmes de défense multicouches et ne sont détectées qu’à la dernière minute. C’est ce qui s’est passé lors de l’attaque contre le destroyer USS Gravely, où seul le système Phalanx – une ultime ligne de défense – a pu neutraliser le missile de croisière en approche. »
