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mercredi, juillet 9, 2025
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Crise diplomatique : l’Algérie expulse douze agents de l’ambassade de France

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Les relations déjà tendues entre l’Algérie et la France connaissent une nouvelle secousse. Le lundi 14 avril, Alger a ordonné l’expulsion de douze agents français travaillant à l’ambassade de France, leur donnant 48 heures pour quitter le territoire. Une décision sans précédent depuis l’indépendance de 1962, qui marque un tournant dans les relations bilatérales.

Selon des sources diplomatiques françaises, ces agents, tous affiliés au ministère de l’Intérieur, sont visés dans le cadre de l’affaire Amir DZ, du nom d’Amir Boukhors, un opposant algérien exilé en France depuis 2016. Cette mesure serait une riposte d’Alger à la mise en cause d’un agent consulaire algérien par la justice française, dans une affaire d’enlèvement présumé impliquant Amir DZ.

En avril 2024, l’influenceur avait été victime d’un rapt présumé. Trois suspects, dont un diplomate algérien, ont été mis en examen à Paris pour « enlèvement, séquestration » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Alger a dénoncé une « machination judiciaire » et réclamé la libération immédiate de son représentant, qualifiant son arrestation d’« inacceptable ».

La tension est montée d’un cran lorsque, le 12 avril, le ministère algérien des Affaires étrangères a averti que cette affaire aurait des conséquences. Deux jours plus tard, l’expulsion des agents français tombait, envenimant davantage les rapports entre les deux pays.

Un coup dur pour la reprise du dialogue

Cette décision intervient au moment même où les deux capitales tentaient de réchauffer leurs relations. Début avril, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’était rendu à Alger pour renouer le dialogue, après plusieurs mois de tensions liées au dossier du Sahara occidental et à l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal. L’initiative semblait prometteuse, mais les récents événements viennent anéantir ces efforts.

La venue prochaine du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, en Algérie, paraît désormais compromise. À Paris, certains y voient une attaque ciblée contre Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, jugé trop virulent envers Alger. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune l’avait d’ailleurs publiquement critiqué en février dernier, accusant ses services, notamment la DGSI, de bloquer toute coopération bilatérale.

Face à cette escalade, la France envisage une réponse diplomatique, bien qu’aucune mesure concrète n’ait encore été annoncée. Un haut responsable français a toutefois confié que Paris ne pourrait « rester sans réagir », tout en exprimant le souhait d’éviter une rupture complète des relations.

Ce nouvel épisode souligne à quel point les relations franco-algériennes restent fragiles, héritées d’un passé colonial douloureux et d’intérêts géopolitiques divergents. L’expulsion des douze agents pourrait ouvrir une période d’incertitude, avec des conséquences sur les échanges économiques, sécuritaires et culturels entre les deux pays.

 

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