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vendredi, mars 29, 2024
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Diaspora Camerounaise : Le panafricanisme de confort

Alors que les pays africains en général et le Cameroun en particulier continuent de croupir dans  la misère causée par les crises sécuritaires, sanitaires et la mauvaise gouvernance, la diaspora élitiste formule des critiques vides pendant que des badauds se permettent de détruire le peu qui existe dans les représentations diplomatiques.

Critiques, dénonciations, propositions et bien d’autres tombent en cascade verticale ; du haut vers le bas sans véritables manifestions d’une volonté de développement sur le terrain. La diaspora camerounaise reste cloisonnée dans son confort d’outre-mer sans grand apport dans le relèvement de l’économie du pays. En effet, dans le cadre d’une récente étude, intitulée « Évaluation du financement du développement [EFD] au Cameroun » et financée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), il en ressort que, comparativement à des pays comme le Ghana, la RDC, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Sénégal, l’Afrique du Sud, ou la Tunisie, la diaspora camerounaise contribue très peu au financement de l’économie du pays. On parle concrètement ici de 1% du PIB du pays.

Le rapport de l’étude sus-évoquée fait état de ce que, dans un pays comme le Ghana, le montant des flux financiers reçus de la diaspora sous forme de transferts courants s’est élevé en 2017 à 3 536 millions de dollars (un peu plus de 2 000 milliards de FCFA) ; tandis que la même année, le Cameroun recevrait que 316 millions de dollars (environ 185 milliards de FCFA). Toujours au cours de la période sous revue, les transferts courants ont représenté 13% du PIB aux Comores, 10% du PIB au Sénégal, 8,45% au Togo, 6% au Ghana et 7% au Mali et seulement 0,9% du PIB du Cameroun.

On serait tenté de croire que la faible mobilisation des fonds de la diaspora au Cameroun pourrait se justifier par les coûts associés au transfert de fonds ; que non : « L’analyse révèle que cela n’est pas le cas ; car, le coût de transaction moyen qu’il faut supporter pour transférer les fonds au Cameroun est l’un des plus faibles en Afrique. (…) Ces coûts représentent environ 4% du montant à transférer au Cameroun alors que dans des pays comme le Bénin, le Botswana ou la Namibie, ils sont supérieurs à 15% »

La diaspora camerounaise sans grand apport malgré la main tendue du pays

Lors du grand dialogue national tenu au Cameroun en 2019, les pouvoirs publics camerounais ont tendu la main à la diaspora en les invitant à y prendre part. Le président de la commission de la diaspora était accompagné à cet événement par cinq vice-présidents ; quatre rapporteurs et deux personnes ressources. Depuis leur retour aucune véritable contribution dans le règlement des maux qui minent le pays et débattus au cours de ces travaux. L’équivoque sur la double nationalité avait même été levé à cette occasion pour permettre à ces camerounais de mieux s’exprimer.

Le Président Paul Biya dans l’un de ses discours à la jeunesse le 11 février, avait d’ailleurs salué l’action de quelques soucieux à l’instar de Arsène Tema Biwolé et bien d’autre qui ont exprimé leur patriotisme en venant au pays proposer de manière concrète des projets de développement.

Récemment à l’occasion de la CAN organisée au Cameroun, la diaspora camerounaise a fait une fois de plus l’objet d’une vive attention de la part des autorités du pays. Depuis la fin du mois de janvier, le Réseau des parlementaires pour la diaspora s’est activé pour séduire et convaincre les Camerounais rentrés pour assister aux matchs. “Il y a la place au Cameroun pour tous les Camerounais, peu importe leurs appartenances politiques, ethniques, religieuses ou idéologiques”, avait insisté son président Louis-Henri Ngantcha.

Une nouvelle orientation s’impose

Tant pour le Cameroun pays d’origine que pour les membres de la diaspora, il faut repenser les orientations du développement et comment impliquer davantage la diaspora. Le rapport du PNUD évoqué plus haut propose que les membres de la diaspora aient les possibilités de traiter directement avec leurs collectivités territoriales décentralisées d’origine dans l’optique de participer directement au développement de ces entités Etatiques. Une voie que devrait ménager les textes sur l’orientation de la décentralisation.

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