C’est dans le cadre du Projet de suivi communautaire de la lutte contre le VIH dans l’optique d’améliorer l’accès aux soins gratuits du VIH sida et du paludisme dans les Formations Sanitaires que le Réseau Camerounais des associations des personnes vivant avec le VIH RECAP+ a mené des activités dans les 10 régions du pays pour le VIH sida et dans 5 régions pour le Paludisme sur la période allant d’octobre 2021 à décembre 2023.
Un rapport sur les résultats enregistrés au cours des années d’implémentation du projet a été présenté à la cérémonie de clôture le 26 avril dernier à l’hôtel djeuga de Yaoundé.
Ce partenariat est une parfaite illustration des relations diplomatiques entre le Cameroun et les États Unis qui s’engagent depuis de nombreuses années à mettre sur pied des stratégies dans l’optique de réduire considérablement le taux de prévalence du VIH sida au Cameroun.
D’après des statistiques révélées par le ministère de la santé publique, au Cameroun près de 50 000 personnes infectées ont été enregistrées ces dernières années. Ce chiffre traduit à suffisance la nécessité de proposer des Stratégies efficaces et efficientes .
Concrètement, il a été question tout au de ce projet du Suivi de la gratuité des services du VIH et la dispensation des soins de Paludisme des enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes au sein de communautés.
Il est important de le noter, 147 districts de santé ont été sélectionnés dans le cadre de l’implémentation de ce projet avec 210 moniteurs et 412 formations sanitaires.
CLM : une innovation technologique pour être plus proche des populations
La Surveillance Dirigée par la communauté (CLM) est une application mobile téléchargeable sur playstore pour permettre à la communauté de faire des dénonciations au cas où elle ne reçoit pas des services gratuits dans une Fosa mais aussi de se faire enrôler dans la base de données des personnes infectées qui reçoivent les traitements.
Gros plan sur le suivi dirigé par la communauté ?
Le suivi du VIH dirigé par la communauté (Community Led monitoring,CLM)est un mécanisme de redevablité dans la riposte au VIH à différents niveaux,mécanisme qui est dirigé et mis en œuvre par des organisations communautaires locales regroupant des personnes vivant avec le VIH,des réseaux de populations et ,d’autresgroupes
touchés par le VIH et d’autres entités communautaires.LeCLMs’appuie sur une plateforme structurée et sur un suivi par des pairs rigoureusement formés.Les objectifs sont les suivants :recueillir et analyser systématiquement des données qualitatives et quantitatives concernant la mise en œuvre de services liés au VIH,ces données
pouvant notamment provenir de membres des communautés qui n’ont pas accès aux soins de santé;mettre en place un retour d’expérience rapide à destination des directeurs de programmes et des décideurs en matière de santé.
Les données du CLM mettent en lumière ce qui fonctionne correctement,ce qui ne fonctionne pas et ce qui doit être amélioré,tout en suggérant des actions ciblées pour de meilleurs résultats, par le biais du CLM,les organisations communautaires et les groupes de populations clés augmentent leurs capacités techniques pour ce qui est de compiler, et analyser.
Le CLM constitue par ailleurs une base sur laquelle s’appuyer pour renforcer les liens avec les autres partenaires de la riposte au VIH et au sida,autour d’une compréhension et d’une réponse communes face aux éléments qui facilitent et qui freinent la mise en œuvre de services.Le CLM peut également servir à surveiller la qualité des services fournis face à d’autres maladies et dans d’autres domaines(par exemple,la tuberculose et la santé sexuelle et de la reproduction),face à des urgences humanitaires et dans des contextes difficiles.Enfin,cette démarche peut alimenter les actions en matière de santé dans le champ social et structurel,notamment la prévention combinée ainsi que le respect ,la mise en avant et la protection des droits de la personne,puisque le CLM se veut un mécanisme communautaire pour la surveillance redevabilité (mécanisme de contrôle)en ce qui concerne les services de santé,cette initiative ne doit pas être confondue avec la mise en œuvre de services lés au VIH au sein des communautés ni avec recueil et rapportage systématique de données programmatiques en interne par des organisations communautaires.
Des difficultés sur le parcours
Dans le cadre des activités menées par le Récap+ au sein des communautés, des difficultés ont été enregistrées il s’agit de la rupture constante des intrants de paludisme dans les formations sanitaires, le paiement tardif des factures Madame Rose Sangong Coordinatrice du projet CLM l’a souligné au cours de son entretien avec la presse :<< La principale difficulté à laquelle nous avons fait face au cours de ce projet c’est la rupture de stock de 46% en ce qui concerne la prise en charge du Paludisme chez les enfants âgés de moins de 5 ans et les femmes enceintes .Dans le cas du VIH sida le non remboursement reste le problème majeur>>
Au delà de ces difficultés, durant leur parcours, les pairs formés ont pu relever certaines doléances des patients notamment la mise sur pied d’un paquet plus large avec l’offre des autres soins tels que la chirurgie, la transfusion sanguine,les soins dentaires, l’urologie et bien d’autres.Aussi, l’on note l’ajout des fortifiants aux ARV.<< La gratuité des services n’est pas encore véritablement mise en oeuvre dans toutes les formations sanitaires .Les ruptures de stock, le remboursement des factures qui traînent ,les kits de soins pour les enfants ne sont pas toujours disponible dans les Fosa .Le CLM a été une application idoine pour permettre aux communautés de dénoncer tout abus au sein des Fosa.>> a indiqué Fabrice Azemkeng Spécialiste en suivi évaluation dans le projet.
Le sida reste et demeure une véritable menace au Cameroun et le taux de prévalence augmente au fil des ans.
