C’est l’une des recommandations fortes contenue dans la déclaration de la Commission des Droits de l’homme du Cameroun le 07 avril dernier à l’occasion de la journée internationale de réflexion sur le génocide Tutsis au Rwanda en 1994.
La Commission garde à l’esprit les principaux facteurs historiques et structurels ayant favorisé l’émergence d’une _idéologie génocidaire_ au Rwanda, notamment les discriminations observées sous les régimes des présidents Grégoire KAYBANDA et Juvénal HABYARIMANA, périodes marquées par _l’instauration et la légitimation de la suprématie des Hutus_ , exacerbant les divisions ethniques et consolidant des inégalités profondes.
Célébrée cette année sous le thème : » _Mémoire, justice et prévention : ensemble pour un avenir sans génocide_ »
Cette journée de réflexion a été une occasion de sensibiliser et d’attirer l’attention du gouvernement des signes avant coureurs pouvant conduire à un génocide notamment les discours de haine .
Une occasion pour la CDHC de féliciter les alinéas 1 et 2 de l’article 77 de la loi du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun qui disposent qu’
[e]st puni d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d’une amende de 2 000 000 (deux millions) à 5 000 000 (cinq millions) FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui, par la voie de communications électroniques ou d’un système d’information, commet un outrage à l’encontre d’une race ou d’une religion [;]
Les peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de susciter la haine ou le mépris entre les citoyens.
La Commission salue les efforts des pouvoirs publics et de leurs partenaires visant à lutter contre les discours haineux et à promouvoir la paix et le vivre-ensemble harmonieux, spécialement à travers la signature, le 6 mars 2025, par une quinzaine de dirigeants de médias camerounais, d’une « _Tribune dénonçant la prolifération des discours de haine_ », réaffirmant ainsi leur volonté commune de promouvoir des pratiques journalistiques responsables.
La Commission félicite l’organisation de la société civile _Civil Watch_ qui, à travers sa campagne # _ThinkB4UClick_ lancée sur sa plateforme d’information # _DefyHateNow_ , lutte activement contre les discours de haine sur l’Internet, principalement dans les réseaux sociaux, tout en promouvant des valeurs telles que l’empathie, la tolérance, l’unité et l’amour, qui participent de la culture de la paix au Cameroun, en appellant chaque individu à jouer un rôle actif dans la création d _’un espace numérique exempt de haine_ .
La Commission relève, pour le déplorer, la récurrence des conflits intercommunautaires dans les Régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, de l’Ouest et du Sud, une situation exacerbée par des facteurs tels que des rivalités historiques et/ou les difficultés d’accès aux ressources naturelles, avec pour conséquences des dommages humains, matériels ainsi que des répercussions significatives sur la stabilité des Régions concernées.
Aussi, de nombreuses violations des droits de l’homme au Cameroun ont été mises en exergue dans cette déclaration, c’est une occasion pour alerter le gouvernement sur les facteurs qui pourront être à l’origine d’une situation de crise ou d’un génocide.
A côté, la commission interpelle les parents sur l’éducation de base inculquée aux enfants notamment en dissuadant ces derniers dès le bas âge de recourir aux injures ,aux discours haineux tout en mettant une emphase sur les conséquences .